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Pourquoi trois quarts des PME n’exportent pas ?
D’après une récente étude de Bpifrance Le Lab, « 27 % des PME ont déjà exporté au cours des cinq dernières années ». La moitié des structures non exportatrices évoquent une « taille trop petite pour se lancer, de loin le principal frein cité ».
Quelles sont les raisons pour lesquelles la plupart des petites et moyennes entreprises n’essayent pas de conquérir des marchés à l’international ? Bpifrance Le Lab donne des éléments de réponse à cette interrogation dans une étude parue le 16 février, se fondant sur des réponses à la 78e édition de son enquête semestrielle de conjoncture.
D’après les résultats établis par le laboratoire d’idées de la banque publique d’investissement, « 27 % des PME ont déjà exporté au cours des cinq dernières années (15 % régulièrement, 12 % occasionnellement) », le niveau montant à 54 % dans l’industrie*.
Ces petites et moyennes entreprises « ont mieux performé en 2023 que les PME sans expérience à l’export (+ 1,6 % de croissance du chiffre d’affaires contre – 0,1 % pour les non-exportatrices », elles connaissent « un investissement plus dynamique, et leurs perspectives pour 2024 sont mieux orientées », détaille le laboratoire d’idées.
Les PME « ayant une forte expérience à l’export » mentionnent, à titre de « principaux obstacles à l’exportation […], les coûts de prospection élevés, la complexité administrative et les risques de délais de paiement (cités par 24 % à 27 % d’entre elles) », rapporte Bpifrance Le Lab. Les incertitudes et la volatilité dans les pays visés (19 %) ainsi que la compétitivité jugée trop faible (15 %) arrivent après.
Parmi les structures non exportatrices, 49 % évoquent une « taille trop petite pour se lancer à l’export, de loin le principal frein cité » devant « le manque de compétences » (19 %), « la complexité administrative » (19 %), les « coûts de prospection élevés » (16 %) et l’« offre difficilement adaptable aux marchés étrangers » (16 %).
« Les facteurs qui soutiennent la compétitivité des PME vis-à-vis de leurs concurrents étrangers »
Le laboratoire d’idées de la banque publique d’investissement a cherché à déterminer quels « facteurs soutiennent la compétitivité des PME vis-à-vis de leurs concurrents étrangers ». D’après les réponses des structures « dont le type d’activité est concerné par l’export », les « principaux facteurs » visés « sont essentiellement internes et relatifs à la composante hors-prix : la qualité de leurs produits et/ou services est le principal atout mentionné par les dirigeants, suivi par le service client, la notoriété de leurs produits et/ou services et le degré d’innovation de ceux-ci ».
À rebours, sont principalement vus comme des éléments pénalisant « la compétitivité des PME vis-à-vis de leurs concurrents étrangers […] le coût du travail et la fiscalité » : ces éléments sont considérés à respectivement 50 % et 46 % par les dirigeants comme des handicaps.
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La France, en déficit commercial depuis 2002
Les PME, qui « représentent 96 % des entreprises exportatrices » du pays mais seulement 12 % des montants exportés, peuvent jouer « un rôle important […] dans le redressement des parts de marché françaises à l’export », considère le laboratoire d’idées de la banque publique d’investissement.
Si la France est le 6e exportateur mondial, sa balance commerciale est déficitaire chaque année depuis 2002.
*Bpifrance Le Lab a adressé un questionnaire à près de 40 000 entreprises des secteurs marchands non agricoles, employant de 1 à 249 salariés et dégageant moins de 50 millions de chiffre d’affaires. Le laboratoire d’idées a exploité 4 904 réponses reçues entre le 9 novembre et le 5 décembre 2023.
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Timour Aggiouri
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