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La qualité de vie au travail, un marqueur de différentiation pour les PME et TPE

La qualité de vie au travail (QVT) devient un critère pour les salariés et les entrepreneurs de PME et TPE. Le Medef a d’ailleurs décidé d’éditer un guide qui va au-delà « de la salle de repos avec baby-foot ». Outre les aspects juridiques (obligatoires) et sociaux, la QVT permet « d’améliorer sa productivité ». Explications.

La qualité de vie au travail, un marqueur de différentiation pour les PME et TPE

La 15ème édition de la semaine pour la qualité de vie au travail s’est déroulée du 11 au 15 juin 2018. Cette rencontre a été l’occasion pour les acteurs de l’entreprise de rappeler combien cette notion immatérielle, même si elle semble parfois difficilement appréciable, est une donnée fondamentale. Ainsi le dernier « baromètre de perception de l’égalité des chances » en entreprise du Medef (septembre 2017) montre, pour la sixième fois, que « l’équilibre vie privée/vie professionnelle et la santé et la sécurité au travail arrivent en tête des sujets que les salariés jugent prioritaires en entreprise ». La perception des priorités des employeurs au fil du temps montre une nette évolution pour l’attention qu’ils portent à l’équilibre vie privée/vie professionnelle : « 55 % des salariés considéraient que leur employeur y était attentif en 2012 pour 76 % en 2017 ». Pourtant, de nombreuses entreprises ne mettent pas encore cette notion au cœur de leur stratégie qui est pourtant définie dans l’accord national interprofessionnel de juin 2013 : après un premier rendez-vous en février, le Medef a organisé une rencontre le 18 juin en vue de présenter un guide destiné aux chefs d’entreprise « introduction à la qualité de vie au travail », mai 2018). « Il s’agit d’aider les chefs d’entreprises à découvrir le sujet, à approfondir leurs connaissances pour leur entreprise et leurs collaborateurs », indique Armelle Carminati, présidente de la commission innovation sociale et managériale du Medef. « Il apparaît parfois compliqué de définir cette nouvelle philosophie pour l’entreprise, de ne pas se perdre dans l’ensemble des initiatives existantes, et de faire le lien avec les démarches et obligations adjacentes (égalité, prévention des risques psychosociaux, évaluation des risques professionnels », précise-t-elle. La QVT englobant en effet de multiples critères, il ne faut pas craindre de s’y atteler dans la mesure où  ils «  permettent d’installer un climat de confiance et une atmosphère de partage au sein de l’entreprise. »

                                                                                                                               

Obligation de négocier sur la QVT dans les entreprises dotées de représentants syndicaux

Toutes les entreprises qui ont une représentation syndicale (L2242-1 du code du travail) ont l’obligation de se rencontrer au minimum une fois tous les quatre ans, afin de mener une négociation sur l’égalité professionnelle femmes/hommes et sur la QVT. L’articulation entre la vie personnelle et la vie professionnelle est le sujet majeur, même si, comme le rappelle le Medef, cette «nouvelle philosophie pour l’entreprise », « ne doit pas se résumer à une fontaine à eau au fond du couloir et une salle de repos avec un babyfoot ». Le droit à la déconnexion – y compris pour les dirigeants –, à des réunions à des horaires qui ne condamnent pas toute vie personnelle sont autant d’exemples auxquels les starts-up et sociétés de services sont confrontées.

« En premier le design et en deux, le service »

Cofondateur de l’espace de co-working Kwerk dans lequel était organisée la rencontre du 18 juin, Lawrence Knights a témoigné de la réflexion menée en vue de faire de la QVT une force pour se différencier des autres lieux de co-working qui se développent dans les grandes villes. « Le meilleur compliment que l’on peut nous faire est que l’on se sent bien dans nos locaux, qu’on a envie de bosser… C’est quelque chose que l’on a travaillé ». Ainsi, le design est l’un des quatre piliers qui permet d’apprécier un espace de travail. Le service arrive en deuxième position, suivie par la mobilité. En quatrième arrive le programme qui permet à des salariés de couper leur journée par des séances de yoga et de méditation « qui permettent la concentration, le dépassement de soi et l’endurance », précise Lawrence Knights. Dernier point de cette QVT originale, « les rencontres », en vue de faire du business.  Dans la salle, les invités écoutent. Faire du yoga et en faire profiter ses collaborateurs, c’est une option intéressante. Lawrence Knights sourit : « on veut tout inclure dans l’abonnement, sans que ce soit une option ». Une QVT réussie passe aussi par des choix audacieux.

Claire Padych

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