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La surévaluation des PME par leurs dirigeants freine les transmissions
Epsylon Research a réalisé pour la CNCFA la septième édition du baromètre des transmissions de PME en France. Un taux toujours en baisse sur l’année 2016, révèle l’étude, malgré les efforts du gouvernement pour informer les chefs d’entreprises.
La France accuse un recul de 8% du nombre de cessions et de transmissions de PME sur l’année 2016. Soit une baisse de 20% sur 4 ans. «Contrairement aux autres pays européens, qui affichent une certaine reprise, la France peine à redémarrer » constate Epsilon Research, un bureau d’analyse financière spécialisé sur les acquisitions de sociétés non cotées en Europe. La Compagnie Nationale des Conseils en Fusions et Acquisitions (CNCFA) lui a commandé, pour la septième fois consécutive, un baromètre des transmissions des PME en France. L’occasion de faire le point sur le marché français des fusions et acquisitions.
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La France devancée par l’Allemagne
Avec 6% de transmissions de PME dont 4,7% de cessions et 1,3% de transmissions internes, la France se place tout de même en deuxième position dans le classement des pays de la Zone Euro qui présentent le plus de cessions et acquisitions de PME. Même si l’Allemagne la surpasse de 7 points avec ses 28% de parts de marché, la France reste, selon l’étude, un marché important grâce au « Capital Transmission ». Contrairement à leurs compères européens, les dirigeants de PME français n’ont que très rarement recours aux transmissions familiales, qui sont deux fois plus faibles que dans les autres pays. La majorité des petites sociétés passe d’abord par une cession. Ce qui explique un dynamisme particulier du marché des fusions et acquisitions français. Mais alors que les autres membres de la zone euro présentent une légère hausse des transmissions en 2016, ce n’est pas le cas de la France.
La surévaluation de l’entreprise : le principal frein à la transmission
Plusieurs causes peuvent expliquer ce ralentissement selon le baromètre. Epsilon Research a interrogé des professionnels afin de collecter leurs avis sur ce recul de transmission de PME. Environ 37% d’entre eux constatent que les prix de vente des sociétés est une entrave à la multiplication des cessions. Les chefs d’entreprises surévaluent leurs sociétés notamment pour obtenir une marge de négociation et perdent, ainsi, de potentiels acquéreurs. Le même nombre d’experts croient que « la mauvaise répartition des cédants » joue aussi un rôle important dans cette régression. La troisième hypothèse soutenue par 27% des experts est que la fiscalité française est trop contraignante, inadaptée à la transmission. Les auteurs de l’enquête nuancent toutefois ces propos et affirment que des dispositifs fiscaux favorisant les transmissions ont été mis en place par le gouvernement et que cela n’a rien changé. Le problème serait donc plus communicationnel que fiscal.
Malgré un important dispositif mis en place par le gouvernement sur l’importance de préparer des années à l’avance la transmission de son entreprise, une pénurie d’informations détaillées, fiables et régulières se fait ressentir. Les premières éditions du baromètre relayaient toutes une demande de réglementation plus claire et une meilleure information aux cédants/repreneurs.
Bien d’autres études approfondies sur la spécificité du marché français de la transmission PME sont à prévoir pour comprendre le phénomène dans sa globalité. L’observatoire CNCFA –Epsilon a, dans ce but, décidé de lancer en partenariat avec l’ESSEC Business School une étude qualitative sur le sujet. Pas moins de 200 opérations de transmissions internes et externes seront étudiées et les résultats seront publiés dans un an avec le baromètre 2017.
Melissa Carles
la transmission est essentiellement freinée par la fiscalité trop lourde
ceux qui disent le contraire ne sont pas concernés!
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