Interview

Bastien Paquereau, cofondateur de Rhinov : « la décoration est l’un des sujets phares d’internet »

Avec la création de Rhinov en 2013, Bastien Paquereau et Xavier Brissonneau ont l’ambition de « réinventer le secteur de la décoration ». À partir d’une photographie, leurs architectes proposent de redécorer un intérieur ou de réaménager un bien pour en révéler son potentiel, grâce à des technologies 3D. Rencontre avec Bastien Paquereau, ancien agent immobilier qui s’est lancé avec succès dans l’entrepreneuriat.

Bastien Paquereau, cofondateur de Rhinov : « la décoration est l’un des sujets phares d’internet »

La création de Rhinov répondait-elle à un besoin des agents immobiliers ?

À 22 ans, j’ai rejoint mes parents et ma sœur dans l’agence immobilière familiale. Très vite, j’ai été confronté à un problème de taille. J’éprouvais des difficultés à vendre 50 % des maisons et des appartements de mon portefeuille qui avaient besoin d’un bon rafraîchissement… Les clients n’arrivaient pas à se projeter et donc à s’engager sur le bien. Avec Xavier Brissonneau, cofondateur de Rhinov, nous avons eu l’idée de réaliser un rendu 3D pièce par pièce du bien rénové. Nous avons rapidement constaté une croissance des ventes ! En mettant en parallèle une photo réaliste et un rendu 3D, l’impact était significatif chez les acheteurs. Nous avons alors proposé nos services à d’autres agents immobiliers avec cette idée de dévoiler le potentiel caché des biens. C’est ainsi que Rhinov est né il y a 5 ans !

Vous avez créé récemment un nouveau service pour les particuliers…

En effet. Au début, nous ne réalisions que de la modélisation 3D pour les agents immobiliers, lorsqu’ils avaient du mal à vendre un bien. Nous y avons ajouté, depuis juin 2017, un service pour les particuliers. Pour 99 euros, nos architectes d’intérieur redécorent entièrement une pièce à partir des photos envoyées par l’internaute. Un book de visuels 3D lui est envoyé en 3 jours maximum. Tous les meubles et la décoration proposés par les architectes – selon le budget du client – peuvent être achetés directement en ligne. Nous y avons investi 3 millions d’euros en recherche et développement mais ça valait le coup. La décoration est l’un des sujets phares d’internet et les particuliers sont prêts à tester de nouveaux usages de consommation.

A-t-il été facile de monter votre entreprise ?

Nous avons eu la chance de faire les bonnes rencontres sans lesquelles nous aurions certainement fait d’autres choix, et pas forcément les bons. Nous avons aussi souvent été sur le fil rouge, notamment en termes de financements. On a une vraie chance, en France, de compter autant d’organismes de soutien. Xavier Brissonneau et moi avons, d’ailleurs, une relation assez étroite avec notre incubateur à Poitiers et nous souhaitons la préserver.

Comment imaginez-vous la suite ?

Pour la suite, on envisage de se développer à l’international. On sonde actuellement ces marchés mais, en matière de décoration, il faut s’adapter au style de chaque pays. Les Américains aiment les intérieurs plus traditionnels et classiques que les Français, par exemple. En Espagne et en Italie, les styles scandinave et ethnique ne sont pas d’actualité alors qu’on les voit partout en France. Cette dernière est d’ailleurs passée au mix & match, c’est-à-dire une association de différentes couleurs et motifs. Ce sont des points essentiels à prendre en compte lorsqu’on s’ouvre à un nouveau marché et cela demande une formation des équipes.

 

Propos recueillis par Melissa Carles

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