Interview

Laurent Marck, PDG de La Calaisienne

Depuis 2007, la société des productions calaisiennes (SPC) conçoit des gilets pare-balles. 2.000 exemplaires ont été vendus l'an passé tandis que les prévisions s'établissent aux environs de 7.000 exemplaires pour cette année.

Laurent Marck, PDG de La Calaisienne

Qu’est ce qui vous a amené à fabriquer des gilets pare-balles ?

Laurent Marck : Nous avions le souhait de nous développer et de nous diversifier. La demande était bien présente chez nos contacts militaires. Il y a assez peu de fabricants en France contrairement aux Etats-Unis.

Comment avez-vous procédé pour débuter sur ce nouveau marché ?

Grâce à Oséo, nous avons pu embaucher un ingénieur (spécialisé en balistique), faire des essais,… Le gilet pare-balles est un produit technique et normé. Il nous aura fallu six mois de travail pour le mettre au point.

Qui sont vos clients ?

L’armée, la police, la gendarmerie, le personnel pénitentiaire, les transporteurs de fonds sont nos clients. Nous ne faisons que du spécifique : on élabore le produit avec le client. Nous exportons aussi pour l’ONU et au Maroc notamment.

Quel premier bilan faites-vous?

En 2007, nous avons vendu 2.000 gilets. Nous en sommes déjà à 4.000 en 2008. Nous misons sur 6 à 7.000 ventes cette année. En terme de chiffre d’affaires, nous pensons que ce produit représentera 15 % dès 2008. Nous espérons le doubler si tout se passe bien.

Comment voyez-vous les évolutions futures de ce produit ?

Il y a deux choses. La première sera liée au fait de trouver suffisamment de matière première. Cette matière, l’aramide, est aussi appelée communément Kevlar. La demande est très importante, beaucoup plus que l’offre. Deuxièmement, les gilets sont garantis généralement cinq ans. Il y aura donc des renouvellements. Qui plus est, de nombreux métiers au sein de l’armée, la police, les prisons se sont ouverts aux femmes. À l’heure actuelle, il n’existe pas de gilets pare-balles adaptés pour elles.

Travaillez-vous à la conception de gilets pare-balles féminins ?

Oui, ce marché nous intéresse même si la demande n’est pas encore très élevée et que les développements technologiques sont chers. Nous avons mis au point un produit adapté à la morphologie des femmes. Nous sommes en train de le développer et nous espérons pouvoir le présenter au salon Eurosatory, en juin. La commercialisation pourrait débuter en septembre.

Propos recueillis par Ségolène Mahias
Le Journal des Entreprises 

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