Interview
Thibault Descombes, Flybot : « le but serait de pouvoir entièrement organiser son voyage via Facebook »
Thibault Descombes et Florian Garibal ont lancé en novembre 2017 Flybot, un assistant conversationnel sur Messenger. Ce robot a pour mission de proposer à son interlocuteur les billets d’avions les moins chers proposés par les comparateurs de vols, en fonction de ses critères. Rencontre avec ces jeunes entrepreneurs qui ont dû faire preuve de persévérance pour s’imposer dans le marché en plein essor des chatbots.
Était-ce votre ambition première de créer un chatbot ?
Aux prémices du projet, nous n’avions pas l’intention de créer un chatbot. Nous avons pensé à un site internet, mais nous n’aurions pas été assez visibles. Une application mobile aurait été trop longue et coûteuse à mettre en place. C’était alors l’époque où Facebook démocratisait les chatbots. Le réseau social est très utilisé par notre cible (les 18-35 ans) et il n’y avait pas encore de chatbot existant sur ce thème. Recourir à l’intelligence artificielle a donc été une évidence : nous étions et sommes toujours les seuls sur le marché. C’est ainsi que la première version de Flybot a vu le jour en novembre 2017.
Qu’est-ce qui a été le plus dur dans le lancement de votre startup ?
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ça n’a pas été la conception du chatbot mais la mise en place des partenariats avec les comparateurs de vol. Ils étaient essentiels à la création de notre projet : sans comparateurs partenaires, pas de Flybot ! Cela nous a pris énormément de temps pour les convaincre. Lorsque nous arrivions à contacter un gros acteur, il nous répondait : « revenez nous voir plus tard, quand vous aurez d’autres partenariats ! » Mais il faut bien commencer quelque part… Nous relancions tous les jours et lorsque l’on ne nous ne répondait plus par mail, nous envoyions des sms et les appelions encore. Au bout de 3 mois, Skyscanner, le leader des comparateurs de vols à l’international, nous a dit oui. Il était le premier et a lancé le mouvement : les autres acteurs n’ont pas tardé à accepter, eux aussi.
Maintenant que votre chatbot est lancé, comment imaginez-vous la suite ?
Aujourd’hui, nous avons plus de 30 000 utilisateurs et ce chiffre évolue très rapidement. Nous espérons arriver à 100 000 pour l’été 2018. Nous allons développer notre offre et proposer des hôtels, des activités… le but final serait de pouvoir entièrement réserver et organiser son voyage via Flybot, en trouvant toujours le prix le plus bas. Notre modèle est Jam, un chatbot dédié aux jeunes qui répond à toutes les questions. Il comptabilise 200 000 utilisateurs : une performance qui nous inspire. Pour y parvenir nous aussi, nous avons intégré deux incubateurs toulousains. L’important est d’être bien entourée et conseillés : on ne veut pas commettre les erreurs que font 98 % des startups.
Est-ce difficile de s’imposer dans le marché des chatbots, en plein essor ?
Le problème avec les chatbots qui utilisent messenger, c’est que toutes les grandes entreprises veulent en concevoir un. Elles sont convaincues qu’il faut être présent sur cette innovation, même sans avoir forcément de finalité derrière. Ça tue un peu l’image des chatbots car ceux qui ont été bien pensés par de petites startups ne ressortent pas.
Propos recueillis par Melissa Carles
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