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Achats responsables : « Cela doit rester une démarche volontaire des entreprises » (P. Pelouzet)

Sous le haut patronage de la secrétaire d’État auprès du ministre des Finances et de la Relance, chargée de l’Économie sociale, solidaire et responsable, le médiateur des entreprises, en collaboration avec le Conseil National des Achats (CNA), a lancé le parcours national des achats responsables. Celui-ci comprend un outil d’autodiagnostic, une charte d’engagements et un label.

Achats responsables : « Cela doit rester une démarche volontaire des entreprises » (P. Pelouzet)
« Plus une entreprise sera perçue comme responsable, plus elle aura de clients, d’équipes et de partenaires », a assuré Pierre Pelouzet, médiateur des entreprises, lors du lancement du parcours national des achats responsables. © FRED DUFOUR / AFP

« Aujourd’hui la compétitivité des entreprises passe par la responsabilité. Plus une entreprise sera perçue comme responsable, plus elle aura de clients, d’équipes et de partenaires », assure Pierre Pelouzet, médiateur des entreprises. Une des clés de leur performance est la fonction achats. « C’est un levier important de la transition écologique et sociale. Les entreprises doivent identifier les externalités négatives, les traiter et les isoler », explique Jean-Luc Baras, président du Conseil National des Achats (CNA).

Avec le parcours national des achats responsables piloté conjointement par le médiateur des entreprises et le CNA, les deux structures espèrent encourager davantage le passage de la signature de la charte vers la labellisation. Pour l’heure, seules 2 200 organisations privées et publiques ont signé la charte Relations fournisseurs responsables (RFR) et 62 sont labellisées « Relations fournisseurs et achats responsables » (RFAR). Pas question néanmoins pour le médiateur d’inscrire la charte et le label dans la loi : « Cela doit rester une démarche volontaire des entreprises ». « Le but n’est pas de faire grossir encore le code du travail ou du commerce », ajoute Mariella Morandi, conseillère chargée de l’économie responsable au cabinet d’Olivia Grégoire.

Objectif : élaborer un parcours et un plan d’amélioration continue pour toutes les entreprises qui le souhaitent. « Il ne s’agit plus seulement de bonnes intentions et de transparence sur les moyens mais de résultats sur les actions mises en œuvre pour non seulement engager les entreprises à contrôler leurs externalités négatives mais aussi apporter des contributions positives à la société », complète Mariella Morandi.

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Une charte universelle pour tous

Le parcours national des achats responsables inclue un outil d’autodiagnostic flash qui sera disponible d’ici quelques semaines sur la plateforme impact.gouv.fr pour évaluer la maturité des entreprises en termes d’achats responsables. Concrètement, le quiz est composé de 32 questions à choix multiples. Un commentaire du médiateur des entreprises est proposé selon la réponse afin de mieux connaître le positionnement de l’entreprise ou de savoir comment s’améliorer. Objectifs : identifier les principaux acquis de l’entreprise et ses défis prioritaires.

Le parcours comprend également la nouvelle charte Relations fournisseurs et achats responsables. La charte historique, rédigée en 2009, a en effet été réactualisée. « Elle s’adresse à tous types d’acteurs économiques, même aux plus petites entreprises, commerçants, artisans, PME, ETI… », insiste Pierre Pelouzet. Le médiateur a ainsi souhaité la rendre plus accessible et donc plus explicite et plus détaillée qu’avant.

Si à l’origine elle visait les relations clients et fournisseurs et plus spécifiquement les relations grands groupes et PME, elle va aujourd’hui plus loin pour couvrir tous les aspects d’achats responsables et de la responsabilité des entreprises. Cela passe par dix engagements, tels qu’ « apprécier l’ensemble des coûts et impacts du cycle de vie », « intégrer les problématiques de responsabilité environnementale et sociétale », ou encore « veiller à la responsabilité territoriale de son organisation ». « La charte qui se veut plus opérationnelle, introduit par exemple la notion de dialogue, soit la volonté avec laquelle les parties s’engagent à travailler à l’amiable », commente Pierre Pelouzet.

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Communauté d’acheteurs responsables

La charte, qui sert de base à un programme d’achats responsables, mène au « label Relations fournisseurs et achats responsables », ultime graal du parcours. Ce label comprend trois niveaux de graduations correspondant à différentes étapes, bronze, argent et or. « La démarche se veut progressive », insiste Mariella Morandi, le label est « volontairement exigeant, pour se hisser au niveau mondial », insiste Pierre Pelouzet.

Pour Dominique Legouge, directeur général du Resah, réseau des acheteurs hospitaliers, qui a entrepris une démarche pour l’obtenir, la démarche est « essentielle pour structurer dans la durée notre engagement et nos relations pour avoir des achats responsables. Elle est exigeante car elle nous oblige à revoir nos processus, à avoir des indicateurs pour mesurer nos actions. » Pour le directeur général, elle répond à la fois aux attentes des adhérents et apporte une vraie reconnaissance aux équipes qui travaillent sur ces sujets. Au-delà, cela permet au réseau de « ne pas travailler de manière isolée et de progresser en appartenant à une communauté de pratiques responsables. »

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Charlotte de Saintignon

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