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Impact positif : les entrepreneurs donnent du sens à leur business

La tendance au positive business n’est plus à démontrer. Compte-rendu du débat d'ouverture du Salon des entrepreneurs 2020 sur le Positive Impact pour guider et inspirer ceux qui veulent donner du sens à leur business.

Impact positif : les entrepreneurs donnent du sens à leur business
« Je ne me lève pas le matin pour être riche et célèbre. Il faut avoir des utopies », entame Ludovic Le Moan, cofondateur de Sigfox - © Foucha Muyard

Près de 75% des Français déclarent consommer de façon responsable. Quelles sont les tendances et les opportunités pour donner du sens à son projet de création ? Comment entreprendre autrement, avoir un impact positif ? Cinq entrepreneurs partagent leur histoire et leur méthode pour conjuguer impact positif et rentabilité.

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Rendre son business à impact positif

« Je ne me lève pas le matin pour être riche et célèbre. Il faut avoir des utopies », entame Ludovic Le Moan, cofondateur de Sigfox. Si l’impact environnemental n’était pas à l’origine de la start-up toulousaine spécialisée dans l’internet des objets connectés à très bas débit, aujourd’hui, ses fondateurs veulent donner du sens à leur entreprise. Un avis partagé par Grégory Clément, dirigeant associé de Bagel Corner qui produit entre 100 et 300 menus par jour et estime avoir une responsabilité sur l’environnement. Dès 2017, la chaîne de restaurants a pris des mesures écoresponsables : l’achat de fruits et légumes locaux, le café bio, la mise en place du tri sélectif, le choix d’emballages Made in France… « Aujourd’hui on est écoresponsable, c’est ancré en nous », assure son dirigeant.

Octave Klaba, fondateur en 1999 à Roubaix d’OVHcloud, géant français de services cloud – 2 200 salariés et 600 M€ de chiffre d’affaires en 2019–, veut lui aussi minimiser l’impact environnemental de son entreprise. Avec 30 datacenters dans le monde, entièrement construits avec ses propres technologies, l’entreprise a ainsi mis en place dès 2003 le refroidissement liquide de ses 400 000 serveurs physiques pour baisser sa consommation d’énergie. « Les contraintes nous ont obligés à innover. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres : nous n’avons pas besoin de ventilateurs ou de climatisation, juste de l’eau », explique-t-il.

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Penser son impact positif dès la création

Dès la création de la food tech Meet my Mama, traiteur B to B, en 2016, Loubna Ksibi a pensé à l’impact qu’elle aurait sur la société. « Notre objectif, former et intégrer des femmes réfugiées ou issues de l’immigration dans le travail. » Aujourd’hui, elle fait travailler un réseau de 200 femmes venues du monde entier. Son impact social est très clair : former et accompagner ces mamas indépendantes qui sont des prestataires de service pour leur permettre d’accéder aux métiers de la restauration.

Même objectif pour Maud Sarda lorsqu’elle fonde la coopérative Label Emmaüs en 2016 : « Je voulais porter les valeurs de l’Abbé Pierre 3.0 à travers cette marketplace solidaire qui compte 1,2 millions de produits mis en ligne par des personnes en insertion. » Elle a ainsi permis de sauvegarder le modèle d’Emmaüs, fondateur de l’économie circulaire il y a 70 ans.

Mesurer son impact positif et ses finances

Aussi positif soit l’impact, la notion de profit reste incontournable.  S’ils mesurent les conséquences de leur entreprise sur la société ou sur l’environnement, les chefs d’entreprise n’oublient pas, chaque mois, de suivre leurs metrics financiers et le retour sur investissement. Loubna Ksibi avoue suivre des metrics très business « car on a envie de faire de l’argent. On ne va pas réussir notre ambition sociétale si l’on n’a pas les moyens de la réaliser » concède-t-elle.

L’entreprise réalise des rapports d’impact en interne et pour ses partenaires, en mesurant d’abord son efficacité opérationnelle via le nombre de repas qu’elle produit et le nombre de gourmands qu’elle satisfait. Elle mesure également son impact assez facilement avec le nombre de « Mamas » qu’elle accompagne et le nombre d’heures de formation qu’elle leur offre. Ludovic Le Moan conclue sur les fondamentaux de l’entreprenariat : « Il faut être pragmatique. Une entreprise c’est avant tout une trésorerie, il faut créer de la valeur. Votre KPI, ce sont votre chiffre d’affaires et vos clients. »

Charlotte de Saintignon

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