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Paris 2024 : les startups dans les starting-blocks

Paris accueillera-t-elle les jeux olympiques en 2024 ? Pour préparer les startups françaises à cette éventualité, la Mairie de Paris a organisé un workshop lors du Hacking de l’Hôtel de Ville le 16 mars 2017.

Paris 2024 : les startups dans les starting-blocks

Face à Los Angeles, Paris est toujours en lice pour devenir la ville-hôte qui accueillera les jeux olympiques (JO) de 2024.Cette possibilité laisse les startups françaises rêveuses : participer à un grand évènement sportif international serait l’occasion pour elles de se démarquer. En attendant la décision du Comité international olympique (CIO) qui désignera la ville choisie le 13 septembre 2017, la Mairie de Paris a convié les entrepreneurs à assister à un workshop à l’occasion de l’évènement Hacking de l’Hôtel de Ville qui rassemblait 1162 startups, le 16 mars 2017. Jeremy Fain, cofondateur de Verteego, une startup spécialisée dans l’édition et la commercialisation de solutions de développement durables pour les entreprises, a invité trois entrepreneurs qui ont participé à de grands évènements sportifs.

« S’assurer de posséder un business model bien établi est essentiel »

Armand Albergel, est le dirigeant d’Aria Technologies, société spécialisée dans l’analyse de la qualité de l’air. Son entreprise a travaillé pour les JO 2016 à Rio : elle avait pour mission d’analyser les prévisions de l’air dans la ville olympique. Il prévient les entrepreneurs présents : « avant de vous sélectionner, on va chercher à savoir si vous êtes fiables. C’est pour cela que mon premier conseil, si vous souhaitez participer aux prochains JO, serait de soigner vos prescripteurs. Si vous rendez un service impeccable à vos clients, ceux-ci confirmeront votre professionnalisme. »

Weezevent, la startup de Pierre-Henri Duballon a équipé, quant à elle, la fan zone parisienne de l’Euro 2016 avec un dispositif de Cashless pour limiter le transfert d’argent durant l’évènement. Une carte NFC permettait à chaque visiteur de payer ses consommations grâce à un porte-monnaie électronique. Il confie : « le plus important est de trouver les bons contacts et de savoir vendre son service/produit. Le mieux est de posséder un business model bien établi avant de postuler pour être sûr d’être au point au moment venu. » En effet, le financement est un des critères importants car participer à ce type de manifestation demande un certain investissement.

« Si on peut bénéficier d’un financement ou co-financement européen c’est plus facile » note Armand Albergel. Lors des JO brésiliens, Aria Technologies n’a pas été payée en totalité pour sa prestation. « La faute à l’économie brésilienne endeuillée » explique le dirigeant. D’où l’importance d’avoir un modèle économique stable avant de s’engager dans cette belle aventure.

Règle d’or : ne jamais abandonner

Il est difficile de trouver le bon interlocuteur pour porter son projet. « Pour l’Euro notre interlocuteur était Sodexo » indique le CEO de Weezevent. « Être dans le bon timing et avoir les connaissances pour répondre aux problématiques des organisateurs sont les deux principales conditions pour remporter l’appel d’offres. Mais le processus peut prendre beaucoup de temps ! » Il a fallu pas moins de huit ans à Paul-Henri Deballon pour convaincre les organisateurs de retenir sa société : un démarchage entamé en 2008 pour un contrat signé en 2016. Il en est de même pour Armand Albergel qui a établi un premier contact avec l’organisation des JO en 2002 pour une prestation réalisée six ans plus tard. « Il ne faut surtout pas désespérer. La première référence est dure à obtenir mais participer à un tel évènement et le réussir permet d’accéder plus facilement à d’autres grandes manifestations sportives » conclue-t-il. Pierre-Henri Deballon le confirme : « contribuer à ces grands évènements vous confronte à des problématiques assez compliquées mais donne un tampon important. »

Les critères des organisateurs des JO

Comment les organisateurs choisissent-ils les startups qui participeront à l’évènement ? Bruno Marie-Rose, Président de la Ligue nationale d’athlétisme et ancien recordman du Monde en relais, a participé à trois JO. À travers son regard d’ancien athlète il témoigne : « l’organisateur est entre deux feux : il doit livrer un évènement sécurisé dans les temps et réaliser la meilleure édition qui n’a jamais eu lieu. Il cherche donc les meilleures innovations technologiques, celles qui feront la différence. » La question à se poser en tant que startup et avant de se candidater est : « en quoi mon service va enrichir l’expérience du spectateur, lui mettre des paillettes dans les yeux ? » Être capable d’y répondre est primordial pour convaincre un organisateur.

 

Bien sûr, la sélection des startups est très exigeante. Paul-Henri Deballon rappelle à ce propos que « même si c’est une vraie expérience humaine, travailler pour un grand évènement international n’est pas une fin en soi. Il y a tellement d’autres marchés intéressants avant celui-ci ! Il faut plutôt le voir comme une opportunité et la saisir si elle se présente à vous. »

 

 

Melissa Carles

 

 

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