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Les chefs de TPE/PME anticipent une croissance moyenne de 1 % en 2023

Dans une étude parue le 6 juillet, Bpifrance Le Lab, laboratoire d’idées de la banque publique d’investissement, enregistre une dégradation des prévisions des dirigeants par rapport à l’année dernière.

Les chefs de TPE/PME anticipent une croissance moyenne de 1 % en 2023
« Le coût du crédit devient le premier frein à l’investissement ». selon 48 % des personnes ayant répondu à l’enquête ( contre 34 % en novembre et 19 % il y a un an) © Getty Images

Les chefs de TPE/PME s’attendent à une augmentation moyenne de leur chiffre d’affaires de 1 % en 2023, après une croissance estimée l’année précédente à 6 %, rapporte Bpifrance Le Lab, laboratoire d’idées de la banque publique d’investissement, dans une enquête de conjoncture publiée le 6 juillet.

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Les très petites entreprises sont les plus pénalisées par le ralentissement économique : elles anticipent une baisse moyenne de 1 % de leur chiffre d’affaires. Inversement, les PME de plus de 10 salariés comptent sur une croissance de 2 %, les structures de plus de 100 salariés espérant une augmentation de 5 %, détaille Philippe Mutricy, directeur des études de Bpifrance, cité dans un communiqué.

Seuls 33 % des dirigeants des TPE/PME s’attendent à « une hausse de leur activité » cette année, contre « 42 % il y a un an pour 2022 », « tandis que 21 % prévoient une baisse de leur chiffre d’affaires (17 % il y a un an) », indique Bpifrance Le Lab.

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Ralentissement des embauches

Les réponses des dirigeants révèlent un ralentissement du rythme des embauches en 2023, « mais dans une moindre mesure que l’activité ». La plupart des chefs de TPE/PME (82 %) rapportent « des difficultés de recrutement, et 42 % les jugent même sévères, des proportions proches de celles observées » antérieurement à la crise sanitaire due à la pandémie de Covid-19.

Conséquence de ces « tensions » et de l’inflation, à un niveau élevé mais en cours de ralentissement, 77 % des dirigeants « prévoient d’augmenter les salaires […] en 2023 », soit 5 points de plus que l’année dernière.

Au total, même si « l’augmentation des prix de vente permet de limiter » l’impact de la progression des salaires et des « coûts énergétiques », davantage de TPE/PME anticipent « une dégradation de leur marge nette en 2023 (35 %) qu’une amélioration (22 %) ».

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« Le coût du crédit » est devenu « le premier frein à l’investissement »

Si accéder « au financement […] reste relativement souple » pour les TPE/PME, « le net resserrement de la politique monétaire depuis un an s’est traduit par une forte hausse des taux d’intérêt accordés par les banques aux entreprises ». En toute logique, « le coût du crédit devient ainsi le premier frein à l’investissement ». Cette charge est évoquée par 48 % des personnes ayant répondu à l’enquête (34 % en novembre et 19 % il y a un an), au même niveau que « la faiblesse de la demande ».

La part de dirigeants projetant d’investir en 2023 est stable « sur un an », à 45 %. Elle est toujours plus faible qu’avant la crise sanitaire. La moitié des chefs de TPE/PME interrogés au printemps 2019 comptaient investir cette année.

La banque publique d’investissement a interrogé « 39 157 entreprises de 1 à 249 salariés entre le 11 mai et le 12 juin ». Elle a bâti son enquête à partir d’« un échantillon de 5 011 réponses reçues avant le 12 juin ».

Dans une étude parue le 20 juin, la Banque de France a évalué la hausse du produit intérieur brut (PIB) en 2023 à 0,7 %, après 2,5 % en 2022. L’institution prévoit une « reprise progressive » au cours des deux années à venir. Elle anticipe une croissance de 1 % l’année prochaine et de 1,5 % en 2025.

Timour Aggiouri

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