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Les entreprises pourront rééchelonner leur PGE jusqu’en 2026

L’accord de place sur les restructurations de Prêts Garantis par l’État (PGE) dans le cadre de la Médiation du crédit aux entreprises a été prolongé jusqu’en 2026. Lors de ses vœux aux acteurs économiques le 8 janvier dernier, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie a également confié sa volonté de simplifier normes et procédures pour les entreprises et de revoir le fonctionnement de la filière seniors pour atteindre le plein emploi.

Les entreprises pourront rééchelonner leur PGE jusqu’en 2026
Lors de ses vœux aux acteurs économiques du lundi 8 janvier, Bruno Le Maire a remercié les chefs d’entreprise qui avaient augmenté les salaires en 2023 et les a invitées à « continuer dans cette voie en 2024 ». © Bertrand GUAY / AFP

L’accord de place du 19 janvier 2022 sur les rééchelonnements des Prêts Garantis par l’État (PGE) a été reconduit pour trois années supplémentaires. Si « plus de 50 milliards de crédits ont été intégralement remboursés sur les 107 milliards d’euros octroyés aux TPE/PME depuis 2020 », indique le ministère de l’Économie, le gouvernement a néanmoins décidé, pour certaines entreprises qui pourraient rencontrer individuellement des difficultés de remboursement de leurs prêts bancaires, dont leur PGE, de l’étaler.

Concrètement, ce dispositif de restructuration de PGE peut se faire via la Médiation du crédit, un service de la Banque de France chargé d’accompagner les TPE/PME qui rencontrent des difficultés de remboursement de leurs dettes bancaires dans la recherche de solutions amiables avec leur banque. En décembre dernier, la CPME révélait qu’un tiers des TPE et PME ayant souscrit un PGE disaient « rencontrer de plus en plus de difficultés pour le rembourser ».

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En 2022 et 2023, ce dispositif a permis d’accompagner environ 560 entreprises qui ont pu étaler leur PGE sur une durée de 2 à 4 ans supplémentaires par rapport à l’échéancier initial, avec maintien de la garantie de l’État, en parallèle du réaménagement des autres financements bancaires.

Parmi les pré-requis pour pouvoir en bénéficier, ne pas être en situation de cessation de paiements et présenter des perspectives commerciales et financières qui assurent sa pérennité. Le dispositif, qui avait été lancé par le gouvernement en 2020 pour aider les entreprises à surmonter les conséquences de la crise sanitaire, avait déjà été reconduit une première fois en janvier 2023.

Simplifier la vie des entreprises encore et toujours au programme

Autre chantier de taille, la simplification des normes et des procédures. Si « cela ne peut pas se résoudre d’un coup de baguette magique » prévient le cabinet de Bruno Le Maire, ce dernier a prévenu que tout serait mis en œuvre pour « faire plus simple, faire plus direct » et « améliorer les relations avec l’administration ».

Poursuivant le double objectif d’une « vague massive de simplification » et d’« une transformation du rapport entre administration et entreprises », Bruno Le Maire s’est félicité d’avoir recueilli 730 000 votes et 5 400 propositions sur la consultation publique lancée sur make.org, dont 16 à 17 % sur le sujet des droits sociaux, du droit du travail et de l’apprentissage.

« Cela montre la demande des chefs d’entreprise sur ces sujets », explique-t-on au sein de son cabinet. L’occasion pour le locataire de Bercy de redire son attachement à changer les relations entre entreprises et administration : « Notre administration ne doit plus être face aux entrepreneurs, elle doit être avec eux. Elle ne doit pas défendre sa place, elle doit se mettre à leur place. Elle ne doit pas sanctionner, elle doit servir ». Le ministre a annoncé que des premières propositions seront faites sur le sujet en mars prochain.

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Et inviter les entreprises à continuer à augmenter les salaires

Sur le plan social, afin d’atteindre le plein emploi, soit 5 % de chômage d’ici la fin du quinquennat, Bruno Le Maire a enjoint les chefs d’entreprise à « accomplir une véritable révolution culturelle sur le travail des plus de 55 ans » et à prendre leurs responsabilités : « Vous devez rompre avec cette pratique d’un autre temps – la mise à la retraite déguisée de vos salariés les plus âgés ».

Pour lui, « décaler de deux ans la « filière seniors » ne suffira pas ». Rappelant que ces salariés seniors « ne sont pas un poids, ils sont une chance. Leur expérience est précieuse. Leur savoir-faire doit être transmis », il a insisté sur le fait que le pays ne devait pas se résigner à ce que « le taux d’emploi des plus de 55 ans en France soit de 15 à 20 points inférieur à ce qu’il est dans les autres pays européens. C’est un vrai scandale humain ».

Toujours sur l’aspect social, le locataire de Bercy a enfin remercié les chefs d’entreprise qui avaient augmenté les salaires en 2023 et les a invitées à « continuer dans cette voie en 2024 », en utilisant « tous les instruments à leur disposition : primes défiscalisées, heures supplémentaires ».

De manière plus large, et afin de recréer une dynamique des salaires en France, le ministre a appelé de ses vœux à réussir à mener à terme la réflexion sur les allègements de charge « pour lutter contre la smicardisation de notre société ».

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Charlotte de Saintignon

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