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Les TPE/PME ont augmenté les salaires de 3,10 % au 1er semestre 2022

Les petites entreprises sont en première ligne sur le front du pouvoir d’achat : elles ont réhaussé les salaires de leurs collaborateurs à hauteur de 3,10 % entre décembre 2021 et juin 2022, selon le baromètre Cercle Perspectives.

Les TPE/PME ont augmenté les salaires de 3,10 % au 1er semestre 2022
L’enquête montre que l'augmentation est plus forte pour les non cadres et les femmes. © Getty Images

3,10 %. C’est l’augmentation des salaires relevée sur les bulletins de paie de plus de 433 000 salariés collectés par les 17 cabinets d’expertise-comptable membres du Cercle Perspectives et consolidés par le cabinet d’études INIT*. « C’est assez significatif car nous nous sommes basés sur 433 684 salariés de TPE/PME – dont 85 % sont des entreprises de moins de dix salariés. Ce n’est pas une simple enquête d’opinion », explique Laurent Chapart, président du Cercle Perspectives.

Le baromètre s’appuie sur le taux horaire brut, afin de « gommer toutes les particularités liées aux primes, arrêts maladies ou congés sans solde ». Pour l’essentiel, il s’agit d’augmentations qui ont eu lieu en début d’année 2022 : « Traditionnellement, les augmentations dans les entreprises se font à ce moment-là. Or quand elles ont été faites en janvier 2022, l’inflation n’était pas au même niveau qu’aujourd’hui, rappelle Laurent Chapart. Il y a donc un effet retard ».

Le collectif prévoit d’ores et déjà de remesurer dès février prochain les évolutions de salaires de janvier 2023 pour voir ce qui est fait pour répercuter l’inflation galopante de 2022. « Il sera intéressant de voir si un rattrapage se fait sur fin 2022 ».

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Femmes et non cadres privilégiés

L’enquête montre que cette augmentation est d’autant plus forte pour certaines catégories de salariés : les non cadres (le baromètre observe une augmentation de 3,14 % chez les non cadres contre 2,76 % pour les cadres) et les femmes. « Les entreprises sont attentives aux contraintes qui pèsent sur leurs équipes premières de base –les plus bas salaires– qui souffrent plus que les autres de la conjoncture économique et qui sont toujours les plus recherchés », commente Laurent Chapart.

Outre l’inflation, les effets de pénurie de main d’œuvre, qui risquent de perdurer dans les mois à venir, notamment dans l’hébergement-restauration (+ 5,23 %) et les transports, sous-tendent également en grande partie ces augmentations. « Beaucoup de recherches de recrutement ont tiré les prix dans l’hébergement-restauration », explique Laurent Chapart qui ajoute que de fortes revalorisations ont été prévues par la convention collective du secteur.

Dans les transports, où les hausses de salaires constatées s’élèvent à 3,68 %, « il y a une pénurie claire des forces vives et un fort turnover », qui obligent ce secteur en tension à consentir à davantage d’efforts pour attirer ou conserver les talents. Si l’enquête révèle a contrario des retards de revalorisations de salaires sur les secteurs de la santé et de l’enseignement, ces derniers peuvent s’expliquer par le fait que l’enquête couvre des entreprises du secteur privé et que nombre de métiers de ces secteurs relève du public. « Il faut donc se montrer prudent » sur certains résultats, avertit-il.

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Alignement progressif des salaires franciliens

En termes géographiques, l’enquête montre « la force et la demande qui s’exprime largement sur la façade atlantique, qui concentre les zones en tension » avec beaucoup de concurrence et des pénuries de main d’œuvre particulièrement importantes.

Laurent Chapart ajoute que le covid a attiré des populations d’Île-de-France avec des rémunérations plus élevées, « ce qui pourrait contribuer à expliquer les plus fortes hausses sur le littoral atlantique ». En conséquence, les salaires en région tendent à s’aligner progressivement vers ceux de l’Île-de-France. Ainsi, les régions Hauts-de-France (+ 3,23 %), Auvergne-Rhône-Alpes (+ 3,20 %), Pays de la Loire (+ 3,22 %), Nouvelle Aquitaine et Bretagne (+ 3,17 %) ont accordé des revalorisations salariales supérieures à l’Île-de-France (+ 2,99 %).

*Première édition du baromètre semestriel des salaires dans les TPE/PME élaboré à partir des bulletins de 433 684 salariés de TPE/PME.

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Charlotte De Saintignon

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