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Macron/Le Pen : quels impacts pour les TPE/PME ?

Quel sera le paysage politique ces 5 prochaines années pour les TPE/PME ? Les deux candidats finalistes de l’élection présidentielle s’opposent plus que jamais sur les questions économiques. Nous faisons le point sur les dispositions d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen qui impacteront la vie des petites entreprises françaises.

Macron/Le Pen : quels impacts pour les TPE/PME ?

« La suppression du CICE au profit d’une baisse de charges aurait dû être faite depuis le début », explique Michel Gire, expert-comptable et associé gérant de GMBA Baker Tilly. Le projet de suppression de crédit d’impôt compétitivité emploi et son remplacement par une baisse de charges sociales est l’une des rares mesures communes aux candidats finalistes de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron et Marine Le Pen. « Les entreprises ont besoin d’une mesure pérenne, pour qu’elles aient le temps de répercuter cette baisse de charges sur le coût de revient et les taux horaires. » Le débat fiscal s’impose aussi sur la baisse d’impôt sur les sociétés. « Celle-ci a déjà été engagée par Hollande, Macron et Le Pen ne font que poursuivre, ce qui est souhaitable », précise Michel Gire. Toutefois, les candidats ne prévoient pas le même mode opératoire : alors que le candidat d’En marche ! prône une baisse de l’impôt pour toutes les entreprises, Marine Le Pen l’envisage uniquement pour les TPE/PME.

L’Europe : un besoin ou une menace ?

L’un des principaux points d’achoppement entre les finalistes de l’élection est la question européenne. Pour l’un, l’Europe est source d’opportunités de développement économique pour les entreprises françaises ; pour l’autre, c’est une menace et une source de concurrence déloyale issue des autres pays membres. La directive sur les travailleurs détachés, pointée du doigt notamment dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, fait débat. Marine Le Pen est en faveur de la suppression de cette directive, alors qu’Emmanuel Macron s’oriente plutôt vers un renforcement des contrôles des travailleurs détachés. « Des abus existent sur la libre-circulation en Europe, développe Michel Gire. Le problème est qu’il n’y a pas eu d’harmonisation fiscale et sociale avant de créer cet espace de libre-circulation, ce qui est profondément débile. » Pour autant, celui-ci considère qu’il n’existe pas de protectionnisme intelligent, positionnement défendu par la candidate FN. « La sortie de l’UE est un refus d’accepter que l’on vit tous sur la même planète. Les TPE/PME ont besoin de l’Europe. »

30 à 40 % d’augmentation des cotisations

Depuis le début de la campagne électorale, nombre d’entrepreneurs sont en demande de réformes concernant leur protection sociale, et notamment le RSI. Celui-ci doit disparaître pour les deux candidats. La question du remplacement de ce « serial killer des entreprises » (dixit Marine Le Pen), est en revanche beaucoup plus floue. « L’un comme l’autre ne connaissent pas le RSI, s’insurge Michel Gire. Les problèmes que le RSI a connus sont des problèmes de systèmes d’informations, qui n’ont plus lieu aujourd’hui ! » Marine Le Pen a pour ambition de laisser la possibilité aux indépendants d’intégrer le régime général. « Cela représenterait pour les affiliés une hausse de 30 à 40 % des cotisations ! s’exclame l’associé de GMBA Baker Tilly. Mieux vaut souscrire à des assurances complémentaires privées, qui sont moins coûteuses. »

Au-delà des différentes mesures, il est clair que les deux candidats défendent des projets de société opposés. Michel Gire de conclure : « Il y a une incompatibilité du programme du Front national avec le monde d’aujourd’hui : nous vivons dans une société du numérique, où il n’y a pas de frontière. Le programme de Marine Le Pen ne tient pas la route. »

Sophie Roy

 

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