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Hausse de la défaillance des TPE/PME en fin d’année : le mouvement des gilets jaunes est-il en cause ?

Les défaillances s’accélèrent en fin d’année 2018 dans tous les secteurs. Si pour le dernier baromètre Altares, les perturbations dues au mouvement des gilets jaunes « ont pu donner le coup de grâce à certains commerces », la Coface assure de son côté que leurs conséquences étaient « peu visibles sur les défaillances d’entreprises ».

Hausse de la défaillance des TPE/PME en fin d’année : le mouvement des gilets jaunes est-il en cause ?
Selon la Coface, l’effet du mouvement des gilets jaunes sur les défaillances 2018 ne fut que « très limité ». ©Adobe Stock

À un jour d’intervalle, deux études sur les défaillances d’entreprises en France en 2018[1] ont été publiées la semaine dernière. La tendance est au rebond depuis le mois de mai et la majorité des entreprises défaillantes sont des TPE. La question de l’influence des perturbations du mouvement des gilets jaunes sur cette hausse de fin d’année s’est posée. Réponse : il n’aurait qu’une faible part de responsabilité.

Défaillance des TPE/PME : dans quelle mesure le mouvement des gilets jaunes est-il impliqué ?

D’après Thierry Million, directeur des études de la société Altares, la plupart des TPE/PME défaillantes étaient en position de faiblesse avant le mouvement des gilets jaunes : « lorsque s’amorce le mouvement des gilets jaunes en novembre, les entreprises sont déjà fragilisées par des trésoreries sous tensions depuis plusieurs semaines », explique-t-il dans son enquête publiée jeudi dernier.

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« C’était parfois déjà trop tard et les perturbations ont pu donner le coup de grâce à certains commerces », ajoute-t-il. Un « coup de grâce » relatif pour la Coface qui estime, dans son étude, que l’effet du mouvement des gilets jaunes sur les défaillances ne fut que « très limité ». Si le mouvement des gilets jaunes ne semble pas avoir eu de véritable impact sur les défaillances 2018, il a pu néanmoins fragiliser certains commerces.

C’est pourquoi, l’inquiétude porte aujourd’hui sur les TPE/PME encore debout. Certaines, par manque de trésorerie, se retrouvent parfois « en situation de ne plus pouvoir payer leurs fournisseurs », s’inquiète Thierry Million du côté d’Altares. La Coface prévient quant à elle que « les éventuels effets significatifs devraient être plus perceptibles à la lumière des défaillances du mois de janvier ».

Les services de l’État sont à la manœuvre

À l’issue de leur rencontre vendredi dernier avec plusieurs associations de commerçants et d’artisans, les deux secrétaires d’État, Agnès Pannier-Runacher et Olivier Dussopt, ont tenu à rappeler dans un communiqué que l’État restait pleinement mobilisé aux côtés des TPE/PME qui ont pu connaître des pertes éventuelles liées à la mobilisation des gilets jaunes.

Au 24 janvier, 4 577 entreprises ont demandé à bénéficier du dispositif d’activité partielle mis en place par l’État. L’étalement des échéances sociales et fiscales a été prolongé au 1er trimestre 2019. Les entreprises devraient bénéficier rapidement d’un remboursement de leurs crédits d’impôts.

Plusieurs entités sont également sur le pont : le réseau des comités des chefs d’entreprise (CCSF), la Fédération Bancaire Française des Assurances, Bpi France ainsi que les « référents territoriaux d’alerte précoce » qui aident les entreprises dans les régions.

Matthieu Barry

[1] Étude Coface, « Défaillances d’entreprises en France : bilan 2018 et perspectives 2019 », mercredi 23 janvier 2019 et étude Altares « Défaillances et sauvegardes d’entreprises en France Bilan 2018 », jeudi 24 janvier 2019.

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