Actu

Les formations face aux transitions numériques et énergétiques des TPE-PME

Le Medef s’est intéressé à la problématique des formations professionnelles face aux transitions numériques et énergétiques. TPE et PME sont au centre de l’étude.

Les formations face aux transitions numériques et énergétiques des TPE-PME

Face à la transition numérique et énergétique auxquelles font face les entreprises, le Medef, premier syndicat patronal, a questionné les TPE et PME sur la manière dont elles s’organisent pour former leurs salariés à ces nouveaux usages qui s’installent. Réalisée par le cabinet de conseil Sémaphores sur l’année 2016, l’étude éclaire sur les attentes qu’ont les dirigeants envers les formations. « Les sociétés ont besoin de plus de décryptage des tendances actuelles, de nouvelles offres de formation et de certifications adaptées à ces transitions » révèle Carine Seiler, directrice du pôle formation chez Sémaphores.

Des formations sur-mesure

Avant tout, les entrepreneurs réclament que la transformation numérique et énergétique que leurs sociétés sont en train d’effectuer soient plus prises en compte dans les formations de leur secteur. Carine Seiler traduit cette revendication des chefs d’entreprises : « ils ont accès à des formations techniques globales et transversales mais ce qui leur manque, de manière générale, c’est une formation capable d’adapter les enjeux de la transformation numérique et énergétique à leur secteur en particulier. »

En effet, chaque formation doit être adaptée à la société et au domaine d’activité auxquels elle se destine si elle veut être efficace. « On ne peut pas mettre au point une formation générale à appliquer dans toutes les sociétés pour les accompagner dans leur transition : ça ne fonctionnerait pas. Il faut des formations au cas par cas, pas du hors-sol » ajoute Olivier Midière, ambassadeur Medef pour le numérique.

S’inspirer des autres pays pour améliorer nos formations

Ce dernier a récemment effectué un tour du monde afin de « repérer un melting pot d’initiatives ». Mais il faut prendre en compte que chaque pays a ses spécificités. En Estonie par exemple, les documents papiers n’existent plus. Le gouvernement a fait le choix de se mettre au numérique dès les années 90 : aujourd’hui toutes les démarches sont numérisées. Leur avance est aussi due à leur faible population estimée à 1,3 millions d’habitants : il est donc plus facile de faire adopter des mesures radicales.

Autre fait sur lequel insiste Olivier Midière : « les pays les plus en retard deviennent les plus en avance en matière de digital. » Ces États en développement n’avaient pas de système mis en place avant l’ère numérique et n’ont, ainsi, pas de transition à effectuer. Le Mexique, par exemple, n’affiche que 4% de chômeurs : le pays s’intéresse progressivement au e-commerce et forme directement la population aux postes dont il a besoin.

À l’initiative de la commission européenne, une coalition française dirigée par le Medef nommée French digital skills and jobs sera lancée en septembre. Chaque pays européen aura la sienne et toutes se réuniront afin d’échanger sur la meilleure façon de former les employés aux transitions digitales et énergétiques.

Réduire le clivage générationnel

S’il est si important de former les salariés, c’est aussi pour ne pas laisser s’agrandir le clivage générationnel qui existe aujourd’hui  dans une entreprise. « Trois ans d’écart signifie 6 ou 7 générations de différence aujourd’hui. Plus tard, cela représentera 10 générations » souligne Carine Seiler. Les digital natives et leurs aînés collaboreront encore longtemps dans les sociétés, ce fossé de génération doit donc se réduire grâce aux formations des plus anciens.

Transition numérique et écologique : des différences majeures

Sur bien des points, les défis de la transition digitale et énergétique se rejoignent. Mais il y aussi de grandes différences. La transition énergétique, de par les normes qu’elle engendre, a besoin de nouvelles formations. Les entreprises sont donc sûres de leur vision à court terme en ce qui concerne leur RSE car elles sont guidées par ces normes. Selon une étude France Stratégie, 110 000 emplois seront créés entre 2012 et 2022 par la transition énergétique.

La transition numérique, plus floue, accélère quant à elle la transition écologique. Elle modifie énormément le paysage industriel mais ne réduit pas le nombre d’emplois : certains salariés sont remplacés par des techniciens qui contrôlent et programment les nouveaux outils technologiques.

 

Selon le Medef, il existe tout de même des initiatives positives mises en place dans les petites sociétés. Son ambition est de les encourager et de les favoriser grâce au plan d’action que le syndicat mettra en place dès la semaine prochaine.

 

Melissa Carles

 

Laisser un commentaire

Suivant