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Les artisans du BTP peinent à absorber les surcoûts de la sécurité sanitaire

Selon la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB), l’absorption des surcoûts liés aux mesures sanitaires compromet la reprise déjà compliquée des artisans du BTP.

Les artisans du BTP peinent à absorber les surcoûts de la sécurité sanitaire
Selon la CAPEB, l’achat de matériel sanitaire, la désinfestation et la réorganisation des chantiers pour mettre en œuvre les gestes barrières engendrent un surcoût estimé entre 10 et 20 % du coût journalier. © Adobe Stock

Difficultés d’approvisionnement, reports et annulations de travaux chez les particuliers, contraintes administratives accrues… Le secteur du BTP déjà acculé peine à absorber les coûts supplémentaires liés à la réorganisation des chantiers. « Il est encore difficile de connaître avec certitude le montant exact de tous ces surcoûts mais nous pouvons d’ores et déjà affirmer que le retour de l’activité sur certains chantiers se fait à perte », note la CAPEB dans un communiqué du 25 mai. Le syndicat alerte sur une situation « extrêmement importante » pouvant « conduire à de nombreuses défaillances ».

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Des surcoûts estimés entre 10 % et 20 %

Selon la CAPEB, l’achat de matériel sanitaire, la désinfestation et la réorganisation des chantiers pour mettre en œuvre les gestes barrières engendrent pour les TPE/PME du BTP un surcoût estimé entre 10 et 20 % du coût journalier dans l’entretien/rénovation et 10 % dans le neuf. Le surcoût de production et du transport (location de véhicules, allongement des délais, coordination, phasages, etc.) est le plus lourd à porter. Il peut représenter jusqu’à 50 % de la dépense sanitaire totale.

Une note salée pour beaucoup d’artisans encore confrontés au ralentissement d’approvisionnement des matériaux et matériels, au surplus des charges administratives liée au Covid-19, à l’arrêt des paiements pour les chantiers réalisés en amont du confinement (marchés publics), à l’accumulation des déchets ou encore à la réticence de certains particuliers de réaliser les travaux chez eux. « Alors bien sûr, pour le moment les entreprises font face mais pour combien de temps ? », s’interroge le président de la CAPEB, Patrick Liébus.

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7 chantiers sur 10 ouverts

Au 14 mai, 72 % des chantiers étaient ouverts sur le territoire contre 53 % au 5 mai. « Depuis le déconfinement, nous constatons une hausse du redémarrage de l’activité du BTP estimée entre 50 et 60 % par rapport à la situation d’avant crise sanitaire », se réjouit Patrick Liébus. De quoi maintenir l’activité de 76 % des salariés du BTP et intérimaires équivalent temps plein.

Toutefois, le « retour à la normale » se fait attendre. Seulement 37 % des chantiers ouverts mi-mai affichaient une activité « normale ». L’Île-de-France (22 %) apparaît plus en difficulté que le Sud-Est (36 %) ou le Nord-Est (48 %). Pas de quoi pour autant éroder l’optimisme des artisans : 67% des chefs d’entreprises déclarent avoir confiance en la reprise de leur activité contre 58 % avant le déconfinement.

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Matthieu Barry

 

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