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[Témoignage] Coronavirus : « la grosse saison démarrait pour nous »

Les Cachotières, site internet de location de vêtements entre particuliers crée en mars 2016 a dû fermer ses portes suite aux mesures prises pour endiguer la propagation du nouveau coronavirus. Avec une activité fortement liée à l’événementiel, l’entreprise de sept salariés est en première ligne.

[Témoignage] Coronavirus : « la grosse saison démarrait pour nous »
« Pour la santé de tous, vos tenues comme nos équipes resteront au chaud pour quelques semaines. Nous figeons les commandes de mars, mais vous pouvez toujours louer pour les mois suivants », indiquent les cachotières sur leur site. © Captures d'écran (montage)

« Les commandes de location ont toutes été annulées car il n’y a plus d’événement, les trois quarts des commandes d’essayage qui nous restaient l’ont été également, et notre activité B to B est en suspens, détaille Agathe Cuvelier, fondatrice des Cachotières. L’impact est d’autant plus important que la grosse saison démarrait pour nous. »

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Coronavirus : « On attend encore les identifiants, on sait que les délais sont longs »

L’entreprise a mis la plupart de ses salariés en activité partielle. Au bout de deux jours, elle a fini par réussir à se connecter à la plateforme pour déclarer l’activité partielle de ses deux employés à la logistique. « On attend encore les identifiants, on sait que les délais sont longs », explique patiemment Agathe Cuvelier. Les deux associés doivent refaire le point d’ici peu avec le reste de l’équipe, chargé de communication, développeur, chef de projet digital, pour voir comment ils arrivent à s’organiser et s’ils peuvent réellement télétravailler.

« Cela me semble difficile car tous ont des enfants en bas âge à la maison », confie la jeune entrepreneure. Quant aux trois stagiaires accueillis au sein des Cachotières pour six mois, l’entreprise a tout simplement interrompu ou reporté leur stage : « On ne peut plus les animer ni les former. »

Tout est en stand-by en cette année pourtant charnière pour l’entreprise : 2020 était l’année de lancement de son offre B to B. « On avait bien démarré l’année, avec une bonne croissance de notre site internet et la création du site de location de la marque Ba&sh que l’on a dû arrêter. C’était l’année où on y croyait. Une année cruciale où l’on avait prévu de décoller avec nos nouveaux modèles de business. »

Coronavirus : « On va revoir les sujets de fond »

Pour faire face, l’entreprise a figé toutes les dépenses et prélèvements et décalé les charges Urssaf et les prévoyances retraite. « Notre objectif est de mettre l’entreprise à l’arrêt en stoppant toutes les dépenses ». A commencer par le loyer des bureaux et des parkings.

Incubée au sein d’Euratechnologies à Lille, l’entreprise a vu ses bureaux fermer. « Nous n’avons plus accès à nos bureaux et aux 3 000 pièces de notre stock. Etant donné que c’est un bâtiment public, on espère avoir des aides. On attend de voir les dispositifs en place. » L’entreprise, qui utilise de nombreux logiciels payants a mis en suspens ses abonnements. « On veut mettre l’entreprise sous cloche pour un ou deux mois et garder de la trésorerie au moment où l’on va redémarrer. »

« On veut mettre l’entreprise sous cloche pour un ou deux mois et garder de la trésorerie au moment où l’on va redémarrer »

En parallèle, Agathe Cuvelier essaie de chercher des financements auprès de la banque pour combler le manque de chiffre d’affaires pendant cette période difficile. Etant donné que la start-up n’a pas encore un modèle rentable, elle doit être financée régulièrement. Dix business angels ont ainsi investi un million d’euros dans l’entreprise. « Les projets annexes des marques ayant tous été reportés, on doit changer ce le business plan que l’on avait présenté à nos actionnaires. » Quand elles auront fini de gérer les urgences, les deux associés – Agathe Cuvelier a été rejointe en 2018 par Camille Cuvelier – vont profiter de la crise pour plancher sur la stratégie future de l’entreprise. « Il est encore trop tôt pour y penser mais on va revoir les sujets de fond. »

Charlotte de Saintignon

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