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Apprentissage et formation professionnelle : les TPE-PME au centre des réformes

Le plan de rénovation du modèle social actuel voulu par Emmanuel Macron se poursuit. Après la publication des ordonnances sur le code du Travail, la deuxième phase s’attaque à l’apprentissage, à la formation professionnelle et à l’assurance chômage. Les TPE-PME sont les premières concernées par ces changements.

Apprentissage et formation professionnelle : les TPE-PME au centre des réformes

Le Premier ministre, Edouard Philippe, a présenté le 25 octobre 2017, la feuille de route pour la transformation de l’apprentissage, de la formation professionnelle et de l’assurance chômage. Les discussions avec les organisations syndicales et salariales débutent mi-novembre avec pour objectif que chaque partenaire social présente ses propositions avant la fin du mois de janvier 2018. Des groupes de travail se sont ainsi formés. Cela s’inscrit dans « l’acte II de la réforme du marché du travail dont le but est d’offrir de nouvelles protections et garanties aux actifs » précise Edouard Philippe. « Ce sera notre fil conducteur pour les 3 mois à venir. » Si l’objectif est atteint, un projet de loi sera déposé d’ici le printemps 2018 pour une adoption par le Parlement avant la fin de l’été. Un document d’orientation a déjà été adressé aux partenaires sociaux, afin d’établir un diagnostic et de formuler des options de réforme. Le Premier ministre a aussi précisé qu’« une attention particulière sera apportée aux salariés des TPE et PME ». Dans ce cadre, le Président de la République a rencontré les représentants des organisations syndicales et patronales les 12 et 13 octobre 2017. De leur côté, le Premier ministre, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, et le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, ont reçu 15 organisations du 17 au 19 octobre.

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« L’échec » de l’apprentissage dans les PME

Emmanuel Macron souhaite développer l’apprentissage durant son mandat et l’élargir à « toutes les professions et […] tous les métiers. » En Corrèze le 4 octobre, il a déclaré vouloir arrêter « avec le défaitisme français » et « avec ceux qui disent que l’apprentissage c’est pour ceux qui ne réussissent pas ». Muriel Pénicaud a, elle, pointé le doigt sur une déficience française : « en France, seuls 7 % des jeunes sont en apprentissage. Tous les pays qui ont vaincu le chômage de masse affichent un taux de 15 %, voire 20 %. »

Pour le président de la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises (CPME), François Asselin, « l’échec » de l’apprentissage chez les petites entreprises est dû au système qui leur est peu avantageux. Dans son interview au Journal du Dimanche du 8 octobre 2017, il soutient que « le contrat d’apprentissage doit avoir les mêmes obligations qu’un contrat de travail classique. » Selon lui, les dirigeants de TPE-PME « hésitent à s’engager sur une longue période avec un apprenti qui n’a jamais mis les pieds dans le monde professionnel et qui au bout de six mois pourrait se rendre compte qu’il n’est pas au bon endroit. »

Beaucoup de travail reste donc à réaliser pour faire de l’apprentissage une « filière d’excellence » comme le souhaite Emmanuel Macron.

Une région s’engage pour la formation

Concernant la formation des salariés des petites sociétés, la région Bourgogne-Franche-Comté montre l’exemple et s’engage contre « la baisse sensible de l’investissement dans les formations des entreprises » constatée par l’Agefos PME, la CPME, le conseil régional et l’État. Ces partenaires ont signé le 26 octobre un accord-cadre visant à augmenter le recours à la formation dans les sociétés de la région. 7,2 millions d’euros ont été alloués au territoire, pour 2 ans, afin d’accompagner 570 entreprises, de réaliser 300 diagnostics numériques et de former 400 stagiaires. L’Agefos PME a prévu, pour sa part, de « lever les freins rencontrés par les entreprises » pour développer la formation du personnel. Les partenaires espèrent former 7 800 stagiaires d’ici fin 2019.

 

Si elle aboutit, cette réforme portant sur l’apprentissage et la formation professionnelle des salariés devrait créer, en France, des emplois pour 150 000 chômeurs ainsi que 150 000 jeunes en apprentissage avant la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron.

 

Melissa Carles

 

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