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Épargne solidaire : le nerf de la guerre de l'ESS

L’économie sociale et solidaire (ESS) est de plus en plus présente dans le paysage entrepreneurial français. Pourtant, un facteur manque à l’appel pour que son développement accélère : l’épargne solidaire.

Épargne solidaire : le nerf de la guerre de l'ESS

« Aujourd’hui, ce qui limite la croissance de l’économie sociale et solidaire, c’est la question du financement », clame Louis Schweitzer, président d’Initiative France lors d’une conférence organisée le 8 décembre avec le groupe BPCE (Banque populaire caisse d’épargne). Pour développer la capacité de financement des entreprises de l’économie sociale et solidaire (ESS), l’enjeu est de proposer aux particuliers de placer leur épargne sur des placements solidaires : « Il faut démontrer l’utilité de la finance solidaire pour convaincre les particuliers que leurs placements peuvent avoir du sens », précise Sophie des Mazery, directrice de l’association Finansol.

Des financements spécifiques à l’ESS

Mais pour se faire, les banques doivent développer le nombre de placements d’épargne solidaires : « Aujourd’hui, on ne dénombre que 5 contrats d’assurance-vie en épargne solidaire », déplore Sophie des Mazery. Florent Lamoureux, directeur du marché des professionnels chez BPCE, décrit le fonctionnement des caisses d’épargne : « les caisses d’épargne utilisent l’argent des épargnants en région pour financer les entreprises locales ».

Agathe Pommery, co-fondatrice de l’entreprise sociale Cette famille, a pu bénéficier d’un accompagnement par Initiative France. L’objet de son entreprise : mettre en relation des personnes âgées en perte d’autonomie avec des familles d’accueil. Pour cette activité à fort impact social, Cette famille a été reconnue « entreprise remarquable » par Initiative France. « Nous avons pu bénéficier d’un prêt d’honneur, ce qui a eu un effet de levier important chez nos autres financeurs », développe Agathe Pommery. Même chose pour Olivia Liesse, co-fondatrice de la Menuiserie collaborative, située à Montpellier.

Développer les produits d’épargne solidaire

Pour bénéficier d’aides et de financements dédiés aux entreprises de l’ESS, les entreprises doivent obtenir l’agrément ESUS (entreprise solidaire d’utilité sociale). Elles doivent en faire la demande auprès de la Dirrecte de leur département, et prouver que leur objectif principal est la recherche d’une utilité sociale.

L’enjeu de la communication auprès des particuliers est donc essentiel : plus les épargnants se tourneront vers des placements solidaires, plus les entreprises sociales pourront être financées. Depuis la loi Hamon de 2014, les entreprises qui proposent à leurs salariés un dispositif d’épargne salariale doivent prévoir au moins un placement solidaire. « Il faut que ça devienne une norme sociale, soutient Sophie des Mazery. Il faut que tout support d’épargne ait un pan solidaire. »

Sophie Roy

 

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