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Chefs d’entreprise : 4 numéros verts « Covid » à connaître

Soutiens psychologiques, diagnostics d’entreprise, aides « Covid-19 »… Quatre numéros verts ont été mis en place pour accompagner les chefs d’entreprise et les salariés durant le deuxième confinement.

Chefs d’entreprise : 4 numéros verts « Covid » à connaître
La cellule d’écoute et de soutien psychologique aux chefs d’entreprise mise en place au printemps a été prolongée de six mois. © Adobe Stock

« La santé mentale des français s’est significativement dégradée en fin septembre et début novembre avec une augmentation conséquente des syndromes dépressifs, a fait savoir le ministre de la Santé, Olivier Véran, lors du point presse du jeudi 19 novembre. Elle s’avère encore plus marquée pour les personnes déclarant une situation financière difficile. » L’occasion de rappeler dans nos colonnes que les chefs d’entreprise en détresse face à la crise de la Covid-19 peuvent obtenir gratuitement via des numéros verts :

  • un soutien psychologique spécifique auprès de l’association APESA (Aide psychologique aux entrepreneurs en souffrance aiguë) via Bercy au 0 805 655 050 ;
  • un diagnostic de l’entreprise auprès du Conseil National des Administrateurs et Mandataires Judiciaires (CNAMJ) au 0 800 942 564 ;
  • une orientation vers les différentes aides d’urgence mises en place auprès de la DGFiP et de l’Urssaf via Bercy au 0 806 000 245;
  • un accompagnement complet (salariés « télétravailleurs » des TPE/PME, informations Covid-19, aides aux démarches administratives, etc.) auprès de nombreuses associations nationales via les ministères de la Santé et du Travail au 0 800 130 000.

Selon le ministre de la Santé, le numéro vert 0 800 130 000 a enregistré « près de 2 millions d’appels depuis le mois d’avril » et reçoit actuellement « près de 20 000 appels par jours ».

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1. Une cellule d’écoute pour les chefs d’entreprise

La cellule d’écoute et de soutien psychologique aux chefs d’entreprise mise en place au printemps a été prolongée de six mois. « Ma conviction est qu’il ne faut pas laisser les chefs d’entreprise seuls dans cette période extrêmement brutale. Confrontés au risque de voir disparaître leur entreprise et se sentant responsables du devenir de leurs salariés, ils peuvent se retrouver en situation de détresse personnelle », rappelle la ministre chargé de l’industrie, Agnès Pannier-Runacher, dans un communiqué du 7 novembre.

Accessible 7 jours sur 7 de 8 heures à 20 heures, le numéro vert 0 805 655 050 permet d’obtenir une première écoute, une réorientation vers des structures publiques ou privées spécialisées voire une « prise en charge rapide et gratuite par un psychologue spécialement formé pour les cas les plus préoccupants ». Depuis sa mise en place, ce dispositif national a enregistré 957 appels avec 421 prises en charges.

Le service est assuré par l’association APESA (Aide psychologique aux entrepreneurs en souffrance aiguë) avec le soutien d’Harmonie Mutuelle, de CCI France, de CMA France et de la Banque Thémis. Il est chapoté par le ministère de l’Economie. « De nombreux témoignages révèlent combien est souvent extrême la souffrance vécue par celles et ceux qui sont aujourd’hui confrontés à l’impensable, au rêve brisé de la disparition éventuelle de leur entreprise, au sentiment de perte d’identité, de dignité et d’utilité. La grande diversité des profils pris en charge permet de mesurer l’étendue des secteurs d’activité touchés par la crise », note Marc Binnié, président de l’APESA, qui « sans triomphalisme mais résolu […] est heureux de continuer d’apporter un soutien psychologique à celles et ceux qui ont tout donné ».

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2. Un diagnostic gratuit de la situation de l’entreprise

Le Conseil National des Administrateurs et Mandataires Judiciaires (CNAMJ) a réactivé son opération « Solidarité entreprises Covid » du 23 novembre au 18 décembre (5 jours sur 7 de 9h30 à 17h) accessible au 0 800 94 25 64. Elle permet aux chefs d’entreprise d’obtenir une évaluation de leur situation (dettes, trésorerie, prévisions, situation avec leurs bailleurs et leurs partenaire financiers, etc.) et « de réfléchir aux mesures d’aide à mettre en œuvre et aux outils de prévention disponibles ». Il s’agit en pratique d’un entretien confidentiel pouvant durer entre 30 et 45 minutes, sans prise de rendez-vous.

« Des outils de prévention et de traitement de la dette existent. Se renseigner et s’en servir lorsque la situation le demande est un acte de bonne gestion. Ces solutions permettent de renégocier ou geler ses créances dans un cadre protégé, et pouvant être confidentiel lorsque l’entreprise a su activer suffisamment tôt les mesures amiables de prévention », rappelle Christophe Basse, président du CNAMJ. Des mesures de préventions expliquées d’ailleurs dans une infographie gratuite fournie par le conseil.

Toutes les entreprises sont prises en charges (TPE/PME, restaurateurs, commerces de détails, industries, services, etc.). Lors du premier confinement, les administrateurs et mandataires judicaires ont aidé plus de 3 000 entreprises, dont 25 % issues de l’hôtellerie-restauration et 15 % du commerce de détail, « autour des questions de financement, de gestion des dettes, de difficultés avec les bailleurs, d’aides ou de trésorerie », précise la CNAMJ.

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3. Un numéro spécial sur les mesures d’urgence

Depuis le 2 novembre, les dirigeants d’entreprises en difficulté – perdus dans le maquis d’aides mises en place pour le second confinement – peuvent appeler gratuitement le 0 806 000 245 du lundi au vendredi de 9 heures à 12 heures puis de 13 heures à 16 heures. La DGFiP et l’Urssaf renseignent et orientent les chefs d‘entreprise vers les reports de charges ou d’impôts, les prêts garantis par l’Etat, le fonds de solidarité, l’activité partielle, etc.

« Les agents de ces plateformes ne pourront pas accéder aux dossiers personnels, précise Bercy dans un communiqué du 2 novembre. Afin de connaître l’avancement d’une demande d’aide en cours ou bien pour toute question nécessitant un accès aux données fiscales et sociales de l’entreprise, il convient de passer par les canaux habituels : les centres de référence et la messagerie du compte professionnel en ligne. »

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4. Un accompagnement complet

Pour toutes questions, problèmes ou inquiétudes liés à la Covid-19, il existe le numéro d’aide gratuit et anonyme 0 800 130 000 (cf. guide pratique du gouvernement). La plateforme nationale s’occupe de rediriger les intéressés vers les services compétents. Elle est gérée par de nombreuses associations (Croix rouge, Croix-Rouge Écoute, Croix-Rouge Chez Vous, SOS Amitié, SOS Confinement, etc.).

Parmi les aides prodiguées par la plateforme : un soutien psychologique pour les télétravailleurs des TPE/PME. 70 psychologues – 160 sont actuellement en cours de recrutement, selon Olivier Véran – sont mobilisés pour :

  • les écouter et les aider lorsqu’ils rencontrent des situations affectant fortement leur vie au travail et liées à la situation de télétravail ;
  • les conseiller et les orienter vers les dispositifs de prise en charge de droit commun le cas échéant (médecine du travail, médecin traitant, professionnels de santé spécialisés, etc.).

« Bien que le télétravail soit globalement bien accepté, il peut engendrer des troubles psychosociaux liés à l’isolement, à la complexité du management à distance, aux difficultés pour maintenir un équilibre entre vie professionnelle et personnelle et/ou à l’inadaptation de l’environnement de travail, note le ministère du Travail dans un communiqué du 12 novembre. Les grandes entreprises sont en général organisées pour faire face et proposer un accompagnement à leurs salariés. Les TPE et PME sont souvent plus démunies. »

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Matthieu Barry

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