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E-commerce : « Amazon détruit plus d’emploi qu’il n’en crée »

En France, la firme américaine aurait embauché 2,2 fois moins de salariés que les commerçants traditionnels en 2018. Dans une note d’analyse, l’ex-secrétaire d’État au numérique Mounir Mahjoubi incrimine Amazon et exhorte les français à privilégier les « alternatives locales ».

E-commerce : « Amazon détruit plus d’emploi qu’il n’en crée »
Le député Mounir Mahjoubi accuse, dans une note d'analyse, le géant Amazon d'avoir détruit 7 900 emplois en France en 2018. © Bertrand GUAY / AFP

Affranchi depuis mars de ses obligations ministérielles, le député du 19ème arrondissement de Paris poursuit, le ton libéré, sa croisade contre l’ogre américain du e-commerce. « Qu’il est simple et séduisant d’acheter sur Amazon… L’offre y est pléthorique, les commandes s’y passent en trois clics […] Les Français sont charmés », ironise d’entrée l’ex-candidat aux municipales Mounir Mahjoubi dans sa note d’analyse pour le moins « corsée » publiée ce vendredi. En démontrant l’impact sur l’emploi d’Amazon en France, l’ex-secrétaire d’État entend, en pleine « Black Friday Week », inciter les français à prendre « conscience que leurs achats en ligne sont aussi au cœur de grands enjeux sociétaux ».

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Amazon : « Une machine qui détruit 7 900 emplois en France »

« Le solde entre les créations et les destructions est nettement négatif, avec un déficit de 7 900 emplois », affirme Mounir Mahjoubi. En cause : une « productivité exemplaire » qui permettrait à un seul salarié « amazonien » de supporter un CA d’environ 600 000 € contre seulement 270 000 € un salarié de TPE/PME traditionnelles.

Ainsi, malgré la création de 12 337 emplois, plus de 20 239 seraient potentiellement perdus. Rien que les ventes en propres d’Amazon auraient « potentiellement supprimé 10 400 emplois dans les magasins faits de briques et de mortier ». Pour 1 emploi crée chez Amazon (toutes filiales confondues), 1,9 seraient perdus dans les commerces traditionnels (2,2 emplois perdus pour 1 création chez Amazon France Logistique).

Amazon : « Ce schéma n’est pas une fatalité du e-commerce »

La productivité « exceptionnelle » du géant de Seattle serait le fruit « d’un management strict et exigeant, d’une automatisation poussée et d’une forme de déshumanisation des relations commerciales ». L’ex-secrétaire d’État au numérique déplore une « culture de l’optimisation qui n’admet aucune limites si ce n’est celles imposées par la loi ».

Selon un audit de plus de 200 pages rendu par le Cabinet d’expertise Syndex sur demande du CHSCT, 70 % des « amazoniens » travaillant dans l’entrepôt de stockage de Montélimar étaient en état de stress au travail en 2018, soit bien au-dessus de la moyenne nationale (25 %). De même, le taux d’abstention pour maladie et AT/MP enregistré (entre 6,1 et 9.8 %) dépasse de loin le taux d’alerte habituel (4,5 %).

Publié à deux jours d’intervalle, un rapport publié par Attac France, les Amis de la Terre et l’Union syndicale Solidaires enfonce le clou. Les trois associations entendent lever « l’impunité fiscale, sociale et environnementale dont jouit Amazon depuis de trop nombreuses année ». En cause : un impôt sur les bénéfices éludé, un bilan carbone démesuré…

E-commerce : Le « Noël des PME », saison 2

Une manière de cliquer « en connaissance de cause » est d’aller faire un tour sur la vitrine des petites entreprises référencées par le gouvernement. L’ex-secrétaire d’État conclut sa note d’analyse en annonçant le lancement de la seconde édition du « Noël des PME ».

L’opération initiée l’année dernière référence et promeut pour les fêtes de fin d’année plusieurs TPE/PME du e-commerce sur les réseaux sociaux et sur un site vitrine dédié. Les candidates doivent justifier commercialiser leurs produits en ligne et produire en circuit court ou de manière écoresponsable.

Matthieu Barry

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