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TPE/PME : le nombre de chefs d’entreprise perdant leur emploi bondit

Selon l’association GSC et la société Altares, 18 519 dirigeants ont vu leur emploi disparaître entre janvier et juin, soit 28,9 % de plus qu’au premier semestre 2021.

TPE/PME : le nombre de chefs d’entreprise perdant leur emploi bondit
Les entreprises de moins de trois salariés représentent « plus des trois quarts des pertes d’emploi pour le premier semestre 2022 » chez les dirigeants, précisent GSC et Altares. © Getty Images

Le ralentissement de l’économie pénalise l’emploi des chefs d’entreprise. Entre le 1er janvier et le 30 juin, 18 519 dirigeants ont perdu leur emploi, ce qui représente 28,9 % de plus au premier semestre 2021, estiment la société Altares et GSC dans une étude publiée le 29 août sur le site de cette association patronale.

« Après avoir connu des seuils historiquement bas ces deux dernières années, les chiffres du premier semestre 2022 renouent progressivement avec les niveaux d’avant-crise », remarque Anthony Streicher, président de GSC, un intermédiaire d’assurance.

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Résumé dans la formule présidentielle « Quoi qu’il en coûte », mis en œuvre au travers du fonds de solidarité, du développement de l’activité partielle (ancien chômage partiel) ou du prêt garanti par l’État (PGE), le soutien à une économie percutée par la crise sanitaire et par les mesures de restriction contre la pandémie de Covid-19, a limité les suppressions d’emploi et préparé le fort rebond de la croissance l’année dernière.

Le contexte a changé en 2022. « La guerre en Ukraine, les problèmes d’approvisionnement et le pouvoir d’achat en berne sont autant de facteurs extérieurs d’incertitude » pour les dirigeants, note encore Anthony Streicher, cité dans l’étude.

Les TPE/PME subissent les conséquences du ralentissement

Par essence plus fragiles que les autres structures, les TPE/PME subissent particulièrement ces vents contraires. Les entreprises de moins de trois salariés représentent « plus des trois quarts des pertes d’emploi pour le premier semestre 2022 » chez les dirigeants, précisent GSC et Altares. « L’essentiel (88 %) des entreprises fermées sont des TPE déclarant moins de 500 000 € de chiffre d’affaires (7 450 entreprises) ou ne publiant pas leurs comptes (plus de 7 000 entreprises », pour la plupart « des artisans »).

Les pertes d’emploi chez les dirigeants dans le secteur de la construction (3 808) « représentent toujours près d’un quart » du total des suppressions. Elles ont progressé de 11 %, en deçà de la moyenne nationale. L’inflation pèse sur la demande et par contrecoup sur les ventes « des professions en contact direct avec les consommateurs ». L’hébergement, la restauration et les débits de boisson ont connu 2 092 pertes d’emploi chez les dirigeants, soit une hausse de 60,8 %.

« Le secteur des services aux particuliers est fragilisé par la baisse des dépenses des ménages : 730 chefs d’entreprise ont perdu leur activité » entre janvier et juin, soit 36,2 % de plus qu’au premier semestre 2021.

Dans le secteur du commerce, 3 815 dirigeants ont vu leur emploi disparaître, un niveau en augmentation de 32,8 %. « Le secteur des services aux particuliers est également fragilisé par la baisse des dépenses des ménages : 730 chefs d’entreprise ont perdu leur activité » entre janvier et juin, soit 36,2 % de plus qu’au premier semestre 2021.

Les données citées proviennent « de l’analyse des entreprises, hors sociétés civiles et associations, placées directement par conversion ou par résolution du plan en liquidation judiciaire, par le tribunal de commerce ou judiciaire », expliquent GSC et Altares, qui ne tiennent compte ni des « procédures de fermeture », ni des « dissolutions à l’amiable », ni « des révocations des mandataires sociaux ».

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De plus en plus de procédures collectives

Dans un document paru le 12 juillet sur son site, Altares a comptabilisé l’ouverture de 9 826 procédures collectives entre avril et juin, un volume en augmentation de 49 % par rapport au deuxième trimestre 2021.

La dégradation de l’activité économique ne dissuade pas les vocations entrepreneuriales. Durant le premier semestre, « près de 90 000 nouvelles entreprises […] ont vu le jour chaque mois, un nombre bien supérieur à celui enregistré en 2019 (72 000 en moyenne) », dernière année avant la crise sanitaire, observe dans l’étude du 29 août le directeur général d’Altares, Frédéric Barth.

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Timour Aggiouri

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