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Budget 2023 : du « quoi qu'il en coûte » à « la France à l'euro près »

Le projet de loi de finances pour 2023 ainsi que le projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2023 à 2027 ont été présentés en Conseil des ministres lundi 26 septembre 2022. Le premier budget du nouveau quinquennat d'Emmanuel Macron marque le passage du « quoi qu'il en coûte » à « la France à l'euro près ».

Budget 2023 : du « quoi qu'il en coûte » à « la France à l'euro près »
L’objectif de ce quinquennat est le plein emploi d’ici 2027, la baisse des déficits publics sous les 3 % et l’ambition allier croissance et enjeux climatiques. © Getty Images

Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire et le ministre chargé des Comptes publics, Gabriel Attal ont présenté le budget 2023, lors d’une conférence de presse lundi 26 septembre 2022. L’examen du projet de loi de finances pour 2023 par les députés débutera le 10 octobre prochain. Ce texte prévoit plusieurs mesures destinées à protéger les entreprises de la « crise de l’inflation ». L’objectif est de « ne pas laisser l’inflation détruire l’industrie » insiste Bruno Le Maire, et ce « du plus grand groupe aux plus petites PME ».

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Une ligne économie à tenir face à un contexte incertain

Pour Bruno Le Maire, les promesses du gouvernement ont été tenues, avec 1,5 million d’emplois créés ces cinq dernières années. Les prévisions de la croissance pour 2022 ont été respectées, avec + 2,7 % en 2022. Pour 2023, le gouvernement est plus mesuré avec 1 % de croissance en prévision. L’économie résiste pour le moment…

En effet, le contexte est incertain avec l’envolée des prix de l’énergie, les difficultés auxquelles font face nos principaux partenaires économiques (USA, Chine, etc.), les aléas géopolitiques et économiques, les mouvements politiques au sein de l’Union européenne mais également la perte de la majorité absolue à l’assemblée nationale qui pourraient fragiliser la prise de décision.

Réduire l’inflation, « c’est la priorité absolue et immédiate »

Le défi le plus important pour le gouvernement est de faire retomber la pression inflationniste, selon Bruno Le Maire. L’inflation devrait atteindre 6 % dans les prochains mois, puis 4 % en 2023.

C’est une menace directe pour les plus modestes et les classes moyennes et un facteur de désorganisation des chaînes de valeur avec un risque réel de baisse de la production industrielle, voire de fermeture d’usines. L’inflation, « c’est un poison pour les démocratie », affirme le ministre de l’Economie.

« Un budget protecteur mais responsable »

La continuité du financement du système français de protection sociale est subordonnée à la baisse des dépenses publiques. Et « tous les ministères sont concernés », insiste Gabriel Attal. Le gouvernement l’affirme, c’est la fin du « quoi qu’il en coûte » et des dispositifs d’urgence liés au Covid-19.

« Ce serait une faute économique face à l’inflation », soutient Bruno Le Maire. La ligne rouge à ne pas dépasser pour le PLF 2023, selon Bruno Le Maire, c’est : « aucune nouvelle dépense publique qui ne soit financée à l’euro près ».

Deux réformes structurelles et un pendant : la réduction des dépenses publiques

« Le travail, c’est la seule marge de manœuvre », insiste Gabriel Attal ; le gouvernement ne dispose d’aucune largesse sur les impôts et les dépenses publiques : « les deux doivent baisser ». La seule possibilité, c’est le travail :

  • la réforme de l’assurance chômage : alors que 360 000 emplois sont non pourvus en France (dans la restauration, l’hôtellerie, l’industrie mécanique, etc.), le gouvernement souhaite rendre l’assurance chômage plus incitative pour la reprise de l’emploi.
  • la réforme des retraites : Brunon Le Maire rappelle l’objectif du président de la République : une entrée en vigueur de la réforme à l’été 2023. L’objectif étant d’aboutir à une réforme juste et efficace, dans des délais raisonnables.

Un budget pas très vert

Le gouvernement reconnaît que le budget 2023 est nécessairement porté vers les énergies fossiles compte tenu de la crise du prix du gaz et de l’électricité mais note le besoin d’accélérer de la transition énergétique à travers une hausse des crédits alloués à cet objectif.

Un gouvernement sensible aux critiques ?

Le gouvernement note d’ailleurs avoir entendu certaines critiques du Haut Conseil des Finances publiques, en actant le report de la baisse des impôts de succession.

A plus long terme, indique Gabriel Attal, dans le cadre de la loi de programmation des finances publiques 2023-2027, de nouveaux outils de gouvernance publique devraient être mis en place, afin d’analyser chaque année l’efficacité et la qualité de certains dispositifs par rapport à leur coût (ex. : la politique du logement), notamment au regard de nos voisins européens.

Dans ce cadre, une réduction des dispositifs fiscaux de zonage pourrait être proposée dans le prochain PLF.

Sandy Allebe

 

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