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L’accès des TPE aux financements bancaires ralentit

La Banque de France a enregistré une hausse plus faible des « encours de crédit » au premier trimestre que durant les trois mois précédents. « Les conditions d’accès au crédit se resserrent légèrement mais restent favorables », rassurent Bpifrance Le Lab et Rexecode.

L’accès des TPE aux financements bancaires ralentit
La hausse des encours de crédits consentis aux TPE a atteint 5,1 Md€ par rapport au trimestre précédent, contre une croissance de 7 Md€ au quatrième trimestre 2021, selon la Banque de France. © Getty Images

Le robinet du crédit aux très petites entreprises a poursuivi sa progression entre janvier et mars 2022, mais plus faiblement qu’au trimestre précédent, indique la Banque de France dans une étude parue le 31 mai.

La hausse des encours de crédits consentis aux TPE a atteint 5,1 Md€ par rapport au trimestre précédent, contre une croissance de 7 Md€ au quatrième trimestre 2021, précise l’institution.

À la fin du mois de mars, « l’encours des crédits » aux très petites entreprises s’élevait à « 375,9 Md€ », ce qui représente une augmentation « de 6,6 % sur un an et de 24,5 % sur deux ans », selon la Banque de France.

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L’organisme a constaté une légère progression du « taux d’intérêt moyen des crédits inférieurs à 250 000 euros » octroyés aux très petites entreprises. Ce taux, qui s’affiche à 1,54 %, « est de 0,4 point de pourcentage inférieur à celui pratiqué en zone euro », ajoute la Banque de France. Les montants des financements accordés découlent en premier de crédits à l’équipement. Les crédits immobiliers et, davantage encore, les crédits de trésorerie recouvrent des sommes plus faibles.

L’institution entend par TPE les « unités légales hors autoentrepreneurs occupant moins de 10 personnes et qui ont un chiffre d’affaires annuel ou un total de bilan n’excédant pas 2 M€, ou à défaut », les entreprises dont le volume de ventes ne dépasse pas ce montant.

Plus de « difficultés de financement »

« Les conditions d’accès au crédit se resserrent légèrement mais restent favorables, que ce soit à court ou moyen terme », analysent Bpifrance Le Lab et Rexecode dans une enquête publiée le 11 mai. Le laboratoire d’idées de la banque publique d’investissement et l’institut d’études proche du patronat, s’appuient sur les réponses à un questionnaire en ligne rempli au total par 2 158 dirigeants de TPE/PME entre le 14 et le 26 avril.

« L’investissement des PME/TPE semble commencer à pâtir des difficultés d’approvisionnement et des hausses de coûts, qui pèsent sur leur trésorerie et leurs marges »

Les auteurs ont observé une hausse de la « part de dirigeants […] qui déclarent rencontrer des difficultés de financement de leur exploitation courante », de 14 % au premier trimestre 2022 à 16 % au deuxième. Un tel niveau reste cependant inférieur à ceux « observés avant la crise ». « La proportion des dirigeants signalant des difficultés de financement de leurs investissements » grimpe de trois points, à 18 %, tout en se situant plus bas que « son niveau atteint un an auparavant ».

Bpifrance Le Lab et Rexecode mettent en exergue un repli des « intentions d’investissement » au deuxième trimestre. D’après leur étude, « 55 % des dirigeants de PME/TPE comptent investir en 2022 », contre 59 % au premier trimestre et 57 % au deuxième trimestre 2021. Le signe d’une lente dégradation de la confiance en l’avenir.

« L’investissement des PME/TPE semble commencer à pâtir des difficultés d’approvisionnement et des hausses de coûts, qui pèsent sur leur trésorerie et leurs marges », ainsi « que du contexte de ralentissement de l’activité », soulignent les auteurs.

Lire aussi « Plus de 95 % des PGE devraient être remboursés en temps et en heure » (F. Villeroy de Galhau)

Baisse du PIB au premier trimestre

L’activité tourne au ralenti ? Au premier trimestre, le produit intérieur brut (PIB) a même diminué. Dans un document paru le 31 mai, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a abaissé à – 0,2 % son estimation de l’évolution de la production durant les trois premiers mois de l’année, notant « la faiblesse de la consommation des ménages », en recul de 1,5 %.

Le 29 avril, l’organisme avait fait provisoirement état d’une stabilité du PIB.

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Timour Aggiouri

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