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Filière automobile : un plan gouvernemental pour accompagner les sous-traitants
Alors que le secteur subit le bouleversement de l’électrification et une chute des ventes, les ministres Bruno Le Maire, Elisabeth Borne et Agnès Pannier-Runacher ont annoncé le 16 décembre des mesures pour les fournisseurs, les salariés et les territoires.
Entre fermetures de sites industriels et licenciements, l’avenir est incertain pour de nombreux dirigeants et salariés de la filière automobile. Le secteur appelle à l’aide les collectivités publiques, pour faire face au bouleversement de l’électrification des véhicules et à une dégringolade des ventes.
En novembre, le nombre d’immatriculations de voitures particulières enregistrées dans l’Union européenne (UE) a chuté pour le cinquième mois consécutif, à hauteur de 20,5 % sur un an, pour atteindre 713 346, a fait savoir le 17 décembre l’Association des constructeurs européens, liant cette tendance à « la pénurie de puces électroniques » dans un contexte de reprise économique. C’est le « pire » mois de novembre en volume depuis 1993, déplore la structure dans un communiqué.
Devant les difficultés de l’industrie automobile, le gouvernement de Jean Castex affiche son volontarisme. Les ministres Bruno Le Maire (Economie, finances et relance), Elisabeth Borne (Travail, emploi et insertion) et Agnès Pannier-Runacher (déléguée chargée de l’Industrie) ont annoncé le 16 décembre le lancement d’un plan d’accompagnement des sous-traitants, des salariés et des territoires dans la transition de la filière. Les différentes mesures s’inscrivent dans le plan d’investissement France 2030.
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300 M€ pour la diversification des sous-traitants
Pour aider les sous-traitants à s’adapter à la demande croissante de véhicules électriques, un fonds de soutien à la diversification des sous-traitants a été monté, pourvu de 300 millions d’euros. Ce fonds doit permettre de « soutenir des projets de diversification visant à développer ou industrialiser de nouveaux produits et procédés de fabrication, en lien avec le véhicule électrifié et ses composants, ou vers des segments porteurs en dehors de l’automobile », précise le communiqué gouvernemental.
En outre, de futurs dispositifs issus de France 2030 sont susceptibles « de soutenir la R&D et la production des composants nécessaires à la fabrication des prochaines générations de véhicules ».
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Renforcement de dispositifs en faveur des sous-traitants
En janvier 2022, le dispositif d’accompagnement des sous-traitants de la filière proposé par la Plateforme automobile (PFA) va être renforcé. La PFA, qui représente les entreprises du secteur, a déjà mis en place « un dispositif d’accompagnement individuel » que soutient financièrement l’Etat et dont plus de 70 entreprises ont déjà bénéficié. Ce programme va être ouvert, à partir de janvier, à plus de 200 autres entreprises industrielles.
Le gouvernement annonce aussi une mobilisation des « dispositifs d’accompagnement Bpifrance » auprès des entreprises de la filière.
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Reconversion professionnelle des salariés
Le ministère du Travail pourra recourir à divers outils afin de « favoriser la reconversion professionnelle des salariés ». Ces dispositifs sont susceptibles d’être utilisés « dans le cadre des constats qui seront dressés à la suite de la mission menée par Didier Sepulchre de Condé et Patrick Thollin », nommés par la PFA « pour assurer, en lien étroit avec l’UIMM [Union des industries et métiers de la métallurgie] et les services de l’Etat, un travail de sensibilisation à la transition industrielle des sous-traitants automobiles vers les marchés d’avenir », est-il encore écrit dans le communiqué. Le gouvernement évoque le dispositif « Transitions collectives », lancé en février 2021 pour « faciliter la reconversion professionnelle des salariés dont l’emploi est menacé vers des métiers qui recrutent » dans le même territoire.
Les salariés ayant fait l’objet d’un licenciement économique pourront bénéficier de la mobilisation du « fonds d’accompagnement et de reconversion des salariés de la filière automobile, créé en juillet et cofinancé par les constructeurs ».
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100 M€ pour les territoires souffrant des mutations de la filière
Le gouvernement souhaite mobiliser 100 millions d’euros à l’échelle locale en faveur de « l’émergence d’industries de demain, en collaboration avec les acteurs locaux, comme cela a été expérimenté ces derniers mois sur 11 territoires ». Ces deniers doivent permettre d’« accompagner une trentaine de territoires » subissant les difficultés de la filière automobile, concentrées « sur des territoires souvent déjà fragilisés ».
L’accompagnement des territoires doit prendre deux formes :
- un appui pour les aider à trouver de nouveaux projets industriels ;
- des subventions pour les projets repérés.
Un appel à manifestation d’intérêt « Compétences et métiers d’avenir »Jean Castex a lancé le 16 décembre un appel à manifestation d’intérêt « Compétences et métiers d’avenir », destiné à « répondre aux besoins des entreprises en matière de formation et de compétences nouvelles », selon le même communiqué. L’appel du Premier ministre vise à l’élaboration de « formations innovantes, initiales ou continues, avec les branches professionnelles, les organismes de formation » ainsi que « les universités », pour satisfaire les futurs besoins industriels. |
Timour Aggiouri
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