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L’absentéisme toujours à des niveaux records en 2022

Selon le baromètre annuel du cabinet conseil Mercer présenté hier, le taux d’absentéisme a atteint 5,2 % en 2022, contre 5 % en 2020. Près d’un salarié sur deux s’est absenté l’an passé. Mais la durée moyenne des arrêts est de 26 jours en 2022, contre 32 en 2021.

L’absentéisme toujours à des niveaux records en 2022
Si aucune des catégories d’âge n'est épargnée, ce phénomène est particulièrement marqué chez les moins de 30 ans, avec une augmentation de 32 % entre 2019 et 2022. © Getty Images

Après un timide recul en 2021, l’absentéisme atteint un nouveau record en 2022 avec un taux de 5,2 %, supérieur à celui de l’année 2020 (5 %), marquée par le Covid et les confinements successifs. Tel est l’un des principaux enseignements du baromètre Mercer publié hier et réalisé auprès de 420 000 salariés (3 000 entreprises).

Le baromètre prend en compte les maladies ordinaires (74 %), les accidents du travail et les maladies professionnelles (14 %) mais aussi les arrêts pour maternité/paternité (12 %).

Dans le détail, les absences touchent désormais plus de collaborateurs : en 2022, ce sont près de 48 % des salariés qui se sont absentés, contre 36 % en 2021.

En revanche, la durée moyenne annuelle diminue : 26 jours en 2022, contre 32 en 2021.

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Un tiers des cadres absents en 2022

Toutes les catégories socio-professionnelles sont concernées. Le taux d’absentéisme des non-cadres est en augmentation de 23 % (10,5 % en 2022). Mais le nombre de cadres touchés par ces absences est aussi en forte progression. Plus d’un tiers d’entre eux se sont ainsi vu prescrire un arrêt maladie, en 2022 (+7 points par rapport à 2021, soit un taux d’absentéisme de 3,2 % en 2022). La durée moyenne des absences est, elle, passée de 33 jours à 25 jours.

De même, l’absentéisme touche les femmes, davantage arrêtées que les hommes. L’écart se creuse même avec un taux d’absentéisme de 6,9 % pour les premières et de 3,9 % pour les seconds. Chez les femmes cadres, la progression est de 34 %, contre 14 % pour les non-cadres.

Autre tendance : si aucune des catégories d’âge n’est épargnée, ce phénomène est particulièrement marqué chez les moins de 30 ans, avec une augmentation de 32 % entre 2019 et 2022.

Commerce, distribution et hébergement/restauration fortement touchés

Côté secteurs d’activité, le commerce, la distribution et l’hébergement/restauration décrochent la palme, avec un taux moyen d’absentéisme de 65 %. Les arrêts les plus longs sont, eux, observés dans le secteur de la propreté/sécurité avec une durée moyenne de 32 jours.

A l’autre extrémité, les secteurs de la banque/finance, des assurances, de l’immobilier et du conseil (Syntec) enregistrent les taux les plus bas (respectivement 3,6 % et 3,4 %).

Conséquence ? Pour les entreprises la facture est salée. Selon une estimation du cabinet Mercer, il est de 2 millions d’euros par an pour une entreprise du secteur de la métallurgie de 1 000 salariés ; soit 5,7 % de la masse salariale.

A noter, les deux principales causes de l’absentéisme génératrices de coûts, à savoir les risques psychosociaux (RPS) et les troubles musculo-squelettiques (TMS), pèsent plus de 60 % du coût global de l’absentéisme.

Congé paternité : 48 % des pères prennent la durée maximale des 25 jours

Le nouveau congé paternité, modifié depuis le 1er juillet 2021 (25 jours indemnisés par la sécurité sociale, contre 11 auparavant) fait-il recette ? Oui à en croire la baromètre Mercer. 48 % des pères prennent la durée maximale des 25 jours. 5 % optent seulement pour les quatre jours d’arrêts obligatoires, notamment pour des questions de rémunération. « En effet, le maintien de salaire de la sécurité sociale pour les congés paternité au-delà de trois jours de naissance est de 89, 03 euros par jour, explique Emma Sambou Lafourcade, experte des avantages sociaux à l’international chez Mercer. Le maintien de salaire n’est donc pas total pour les salariés qui gagnent plus de 90 euros par jour. Et selon notre enquête, seuls 32 % des employeurs complètent le maintien de salaire pour ces congés ».

Dans le détail, 62 % choisissent de prendre leur congé paternité en une seule fois avec une durée moyenne de 19 jours ; 31 % prennent leur congé en deux périodes distinctes ; 7 % décomposent ce congé en trois périodes pour une durée moyenne de 24 jours (cinq jours sur la première période, neuf jours sur la seconde et 10 jours sur la dernière).

Lire aussi Les conditions de travail, principal facteur de l’absentéisme

Anne Bariet

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