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Recrutement : comment attirer et fidéliser les salariés face à un marché de l'emploi en tension ?
Dans un contexte de fort absentéisme mais aussi de recrutement et de gestion de carrière difficiles, il est important de stabiliser les effectifs en entreprise. Oui mais comment ? En réponse à cette question, un baromètre Ayming/AG2R La mondiale insiste notamment sur l’importance d’optimiser les moments clés du parcours professionnel : recrutement, intégration, départ...
Les constats de départ sont désormais bien connus : les modes de travail se transforment, se multiplient et s’individualisent « à une vitesse inédite », le taux de chômage diminue, il y une pénurie de main d’œuvre dans certains secteurs et une hausse de l’absentéisme. Bref, les entreprises font face à « un marché du travail tendu où le rapport de force a considérablement évolué » nous dit le 15ème baromètre de l’absentéisme et de l’engagement réalisé par Ayming et AG2R La Mondiale, publié le 12 septembre.
Comment peuvent-elles renforcer leur attractivité puis stabiliser leur effectif cible ? Quels sont les leviers plébiscités par les salariés pour intégrer une entreprise ? Sont-ils les mêmes pour les inciter à rester ? Comment les pratiques d’intégration sont-elles perçues à travers les générations ? La réponse peut se résumer en une conclusion claire : « il est désormais indispensable de dépasser la conception formation-carrière-retraite pour mieux intégrer et manager différentes générations, avec des besoins distincts, et dont les parcours sont atypiques, plus volatiles et faits de reconversions ou de changements multiples ». Un challenge immense pour les RH et managers donc…
Les salariés, notamment les plus jeunes, tendent à être toujours plus mobiles
Les difficultés du recrutement et d’attractivité des entreprises sont une réalité. Ainsi, 53 % des salariés en perçoivent au sein de leur entreprise et les mouvements de personnel sont de plus en plus notables. Ils pourraient même s’intensifier d’après le baromètre puisque 45 % des salariés ayant cinq ans d’ancienneté et moins souhaitent changer de situation professionnelle, que ce soit pour un emploi différent dans une autre entreprise (19 %), le même emploi au sein d’une autre société (14 %), ou une nouvelle fonction dans leur entreprise actuelle (12 %).
Et cette envie de changement a un impact sur la capacité de projection, surtout des jeunes, puisque parmi ceux qui souhaitent rester dans leur entreprise, 58 % des 30 ans et moins ne s’y voient pas au-delà de 4 ans (42 % des 51 ans et plus). D’ailleurs, 20 % des 30 ans et moins déclarent avoir d’ores et déjà eu au moins cinq employeurs… « Le turn-over, déjà bien visible à ce jour, pourrait être amené à se renforcer compte tenu de l’évolution du rapport au travail, notamment des jeunes générations ».
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Des critères différents selon qu’il s’agisse d’arriver, de rester ou de partir de l’entreprise
Autre difficulté : les leviers pour attirer et fidéliser les salariés ne sont pas les mêmes. En effet, La rémunération n’est plus la priorité pour signer un CDI, elle vient après de nouveaux critères plus qualitatifs tels que les conditions de travail, le contenu du poste et la possibilité de concilier vie personnelle et professionnelle.
À l’inverse, elle reste le premier motif de départ, juste avant le manque de reconnaissance. Enfin, la conciliation vie personnelle/vie professionnelle est désormais de son côté un élément essentiel de la fidélisation qui se manifeste, par exemple, par l’attrait pour le télétravail ou la semaine de quatre jours. Les entreprises ont donc intérêt à tenir compte de la complémentarité de ces critères, un défi d’autant plus périlleux qu’ils varient également selon l’âge ou encore le type de métiers.
La phase d’intégration, un moment clé pour fidéliser
La période d’intégration dans l’entreprise semble primordiale pour cerner les besoins des collaborateurs, trouver le juste milieu entre leurs différentes attentes (autonomie, responsabilité accompagnement,…), en somme pour leur donner envie de rester. Pour preuve, 57 % des personnes insatisfaites de leur intégration ne souhaitent pas rester dans l’entreprise, contre 27 % de celles qui en sont satisfaites. Mais si 85 % des 30 ans et moins sont satisfaits de leur intégration, c’est seulement 77 % des 51 ans et plus. « Il apparaît que les entreprises accompagnent davantage les jeunes salariés alors que l’ensemble des collaborateurs, quel que soit leur âge, peut avoir des besoins en ce sens ». Un point de vigilance à retenir donc.
Pour favoriser l’intégration, le baromètre souligne qu’il est « important d’être au plus proche de la réalité du poste lors du recrutement pour pouvoir capitaliser sur cet investissement » : parmi les répondants qui considèrent que la description de leur poste n’a pas été respectée, 56 % sont insatisfaits de leur intégration et 83 % souhaitent changer de situation professionnelle. A contrario, plus la description est conforme, plus le salarié est satisfait et se projette dans l’entreprise.
Plus étonnant, les auteurs invitent à soigner les départs car on observe une tendance à revenir chez l’ancien employeur. Sur les salariés ayant cinq ans d’ancienneté et moins, 29 % ont déjà travaillé pour leur employeur actuel et 20 % seraient prêts à retourner chez leur ancien employeur.
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Elise Drutinus
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