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Les retards de paiement retrouvent leur niveau d’avant-crise

À 11,6 jours en moyenne entre avril et juin, le niveau des retards de paiement n’avait jamais été aussi faible depuis le premier trimestre 2020, d’après les calculs d’Altares.

Les retards de paiement retrouvent leur niveau d’avant-crise
La moyenne des retards, incluant les paiements effectués à l’heure, s’élevait à 12,1 jours au trimestre précédent et n’avait jamais été aussi faible depuis le premier trimestre 2020 (11,3 jours). © Getty Images

Le niveau moyen des retards de paiement a atteint en France 11,6 jours au deuxième trimestre 2022, estime la société Altares dans une étude publiée le 22 septembre au sujet des comportements de paiement des structures publiques et privées en Europe.

La moyenne des retards, incluant les paiements effectués à l’heure, s’élevait à 12,1 jours au trimestre précédent et n’avait jamais été aussi faible depuis le premier trimestre 2020 (11,3 jours), selon le spécialiste de l’analyse de données concernant les entreprises. La crise sanitaire due à la pandémie de Covid-19 et les restrictions des déplacements avaient induit un creusement des retards, qui s’est réduit à partir du quatrième trimestre 2020. À l’échelle européenne, Altares a constaté une tendance à la baisse depuis le début de l’année dernière (13 jours au deuxième trimestre 2022).

La France recourt à « de nombreux outils de cadrage, [de] suivi et [de] sanction pour lutter contre les retards de paiement, rappelle Thierry Million, directeur des études de la société, cité dans l’étude. Nous sommes désormais loin des 20 jours de retard de paiement que nous mesurions en 1995, lorsque la Commission européenne adoptait une première recommandation concernant les délais de paiement dans les transactions commerciales. »

Le B2C, au fond de la classe

Le détail des statistiques d’Altares révèle des différences selon la taille et le secteur des entreprises. Ainsi, les entreprises employant au moins 1 000 personnes « présentent un retard moyen de 16,7 jours », contre 13,7 jours pour les structures de 200 à 999 salariés et 10,8 jours pour les entreprises de 10 à 49 salariés. Les structures « comptant moins de trois salariés ne sont jamais parvenues à redescendre sous 12 jours depuis la crise sanitaire », précise la société.

Les entreprises s’adressant directement aux consommateurs (B2C) sont les moins vertueuses. Les retards ont atteint en moyenne 19,4 jours dans la restauration, 19 jours dans la coiffure et la beauté, et 17,6 jours dans le commerce de détail d’habillement.

Dans la filière textile et habillement, le « commerce de gros affiche un retard de plus de 18 jours tandis que dans la fabrication, le décalage, qui avait approché 12 jours en 2021, remonte au-delà de 13 jours depuis le début de l’année ». Altares évoque également « la promotion immobilière » comme filière où les retards sont importants : ces derniers ont atteint « près de 24 jours en moyenne » au deuxième trimestre.

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Le BTP, au premier rang

Les retards de paiement sont inférieurs à 10 jours dans certains secteurs se distinguant par leurs bonnes pratiques en matière de respect des délais des paiement. En tête des entreprises les plus vertueuses, figurent les entreprises du bâtiment (8,2 jours), devant celles de l’assurance (8,9 jours), de l’édition (9,2 jours), de la fabrication de matériaux de construction et de la réparation-maintenance industrielle (9,4 jours).

Altares se fonde sur les données recueillies par le « réseau mondial d’informations économiques et financières Dun & Bradstreet », auquel la société appartient. Le programme de collecte utilisé compte « plus de 171 millions d’expériences commerciales réelles permanentes (relations clients-fournisseurs) dans le monde sur 37 millions d’entreprises, dont 8 millions en France sur 2,2 millions d’entreprises ».

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Timour Aggiouri

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