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Reconfinement : un « plan spécial » pour les TPE/PME, les indépendants et les commerçants

Face au désastre économique qui se profile, de nouvelles mesures de trésorerie pour les charges et les loyers et un « plan spécial » pour les indépendants, commerçants et TPE/PME, ont été annoncés, hier, par le président de la République.

Reconfinement : un « plan spécial »  pour les TPE/PME, les indépendants et les commerçants
Emmanuel Macron a annoncé, hier soir, un nouveau confinement national jusqu'au 1er décembre (minimum) pour lutter contre la propagation du Covid-19. © Ludovic Marin / AFP

« Une deuxième vague qui, nous le savons désormais, sera, sans doute, plus dure et plus meurtrière que la première ». Que dire alors de la déflagration économique qui va l’accompagner. Un nouveau confinement national pour un mois minimum à partir de vendredi matin et un « plan spécial » pour les indépendants, commerçants et TPE/PME, ont été annoncés, le 28 octobre, par Emmanuel Macron. Ces mesures de soutien, détaillées très prochainement par Jean Castex et Bruno Le Maire, sont attendues de pied ferme par les organisations syndicales.

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Charges, loyers et « plan spécial »

Comme au printemps, « les commerces […] non essentiels, les établissements recevant du public, notamment les bars et restaurants, seront fermés ». Mais « comme au printemps, le quoiqu’il en coûte […] se poursuivra », a assuré le président. Promettant même une réponse économique « plus importante qu’en mars ».

Au programme : « La prise en charge jusqu’à 10 000 € par mois » de la perte de CA des TPE/PME fermées administrativement (cf. notre fiche conseil sur le nouveau fonds de solidarité), « des mesures de trésorerie pour les charges et les loyers », « un plan spécial pour les indépendants, les commerçants et les très petites et moyennes entreprises », un accompagnement pour  « les TPE/PME comme les artisans qui entreprendront des démarches de numérisation » et le maintien d’un chômage partiel dérogatoire.

« Le travail pourra continuer »

« Le travail pourra continuer », a assuré d’une manière générale le président qui a précisé que les guichets des services publics, les crèches, écoles, collèges et lycées resteront ouverts. Le télétravail, toujours plus favorisé ces dernières semaines, devient l’archi-norme. « Partout où cela est possible, le télétravail sera généralisé », a-t-il déclaré.

« Les usines, les exploitations agricoles et le BTP pourront  continuer à fonctionner », a-t-il ajouté. Le protocole sanitaire de l’OPPBTP pourrait être une nouvelle fois mis à jour. Il l’a été le 21 octobre pour intégrer les mesures sur les zones de couvre-feu.

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Une réponse « à la hauteur des sacrifices demandés » ?

Qu’il s’agisse du fonds de solidarité version couvre-feu annoncé il y a peu par Bruno Le Maire, des nouvelles exonérations prévues par le PLFSS 2021 ou de l’aide au numérique du plan de relance des indépendants et des artisans de juin dernier, les mesures effleurées par le président semblent déjà sur les rails. De quoi prévenir, du côté des syndicats, l’avènement d’un arsenal d’aides insuffisant. « La seule augmentation du fonds national de solidarité ne saurait suffire », explique la CPME dans un communiqué, quand l’U2P rappelle dans le sien que les « mesures de reports et d’exonérations de charges, de même que le chômage partiel et les prêts garantis ne suffiront plus à sauver des dizaines de milliers d’entreprises de la disparition, avec de graves conséquences sur l’emploi ».

Si la question brûlante des loyers a été abordée (un second moratoire sur le paiement des loyers plus musclé devrait par ailleurs voir le jour), rien a priori sur la prise en charge des pertes d’exploitation, second dossier phare des organisations patronales. « Depuis des mois, la CPME alerte en vain sur le problème des loyers, sur la prise en charge des pertes d’exploitation », rappelle la confédération, quand l’U2P exhorte l’État à « franchir un pas supplémentaire pour compenser le manque à gagner […] en prenant en charge la totalité de leurs pertes d’exploitation ».

Reste à savoir si le « plan spécial » a les réponses ou s’il condense de manière didactique les dernières mesures annoncées. « La réponse des pouvoirs publics doit être à la hauteur des sacrifices demandés », espère la CPME. « Il est urgent d’établir une stratégie alliant les impératifs sanitaires et économiques et de s’y tenir durablement. Sans cela nous aurons une troisième et une quatrième vague et nous assisterons à l’agonie de pans entiers de notre économie », prévient, Laurent Munerot, président de l’U2P.

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Matthieu Barry

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