Associés (2/2) : s’aligner sur la même vision

Pour faire tourner l’entreprise, il est fondamental que les associés aient au départ la même vision et les mêmes valeurs. Et qu’ils se calent sur leur mode de fonctionnement. A l’occasion de la sortie de son guide, L’association premier actif de votre entreprise, Réseau Entreprendre a organisé un Masterclub des associés au Hub Bpi.

Pour s’aligner sur la même vision, « Il faut accepter de tout entendre et de tout se dire, avec bienveillance. Cela nécessite d’être prêt à faire des concessions et ne pas avoir d’ego pour faire toujours ce qui est le mieux pour l’entreprise », estime Bertrand Duprez. Quelques mois après avoir lancé Conversons, un réseau de magasins spécialisés dans les appareils auditifs, il rencontre Guillaume Flahault, son futur associé. Pour s’assurer de leur compatibilité, ils font appel à un coach externe. « Pendant six mois, nous nous sommes tournés autour ». Histoire de s’assurer de partager des valeurs communes et d’avoir la même vision. Avant de s’engager, il est essentiel d’apprendre à connaître l’autre et de comprendre comment il fonctionne. L’occasion de fixer un horizon commun, via une clause de validité ou d’exclusivité, qui correspond au temps minimum pendant lequel les associés s’engagent à travailler à 100% pour l’entreprise. C’est également le moment d’organiser la gouvernance et la rémunération et d’établir un cadre clair aux pouvoirs de chacun.

Associés : parler d’une voix unique

Dès le départ, Camille Tyang et Antoine Grimaud, qui ont fondé PayPlug, une solution de paiement en ligne par carte bancaire pour les TPE et les PME, ont déterminé leurs « working principles ». Avoir un mode de discussion sur une décision qu’ils ne partagent pas en fait partie. « Si l’un n’est pas d’accord avec la direction à prendre, on part du principe que c’est parce que l’autre voit quelque chose que l’on ne voit pas, et donc qu’il faut l’écouter et comprendre sa logique. » De leur côté, Bertrand Duprez et Guillaume Flahault ont toujours pris leurs décisions ensemble. « Le plus important est d’aller vers le même objectif. Peu importe si l’on n’emprunte pas le même chemin. Il ne faut pas imposer sa route à l’autre. »

Le secret pour être sûr d’être aligné ? Communiquer. Tout au long de leur association, le duo a partagé le même bureau. « Le fait d’être au courant en temps réel et d’avoir toujours le même niveau d’informations nous a permis de rebondir et de réagir au quotidien. Une proximité géographique qui nous a sortis de bien des conflits » justifie Bertrand Duprez. Avec son associé, Camille Tyang a pris l’habitude d’échanger une à deux fois par jour et de faire des points hebdomadaires. Tous deux ont invariablement prôné le dialogue et la co-construction. « Nous avons toujours parlé d’une voix unique à l’extérieur. Si nous avions besoin d’échanger sur des sujets difficiles, nous le faisions à huit clos. »

Associés : s’associer à parité

Bertrand Duprez a mis en place un principe de base dans la relation avec son associé : « Ne jamais autoriser de différence de traitement entre lui et moi. Même s’il est arrivé un an après la création de l’entreprise, il a pris le titre de co fondateur et le même nombre de parts dans l’entreprise que moi. Nous avons aligné nos salaires et nos dividendes et organisé une présidence tournante pour que les parties prenantes considèrent que nous ne faisions qu’un. On était totalement interchangeables ». En termes de prise de décision, chaque euro dépensé par l’un a été validé par l’autre : « Le 50-50 a été le socle de réussite de notre projet. »

Associés : faire des choix compatibles

Dès le début de leur association, Camille Tyang et Antoine Grimaud se sont accordé sur leurs besoins, leurs projets respectifs et l’argent qu’ils voulaient investir. Et se sont surtout mis au diapason sur une revente de l’entreprise dans un horizon de 5 à 6 ans. Même sortie programmée dès le départ pour les associés de Conversons. Pour y parvenir, ces derniers se sont mis d’accord sur la marche à suivre. « Nous avons sacrifié la rentabilité de l’entreprise pour ouvrir des magasins. Nous avions le même modèle de fonctionnement et la même vision de l’entrepreneur, à savoir la valorisation de l’entreprise. Nous étions donc d’accord pour nous servir les derniers, ce qui implique d’avoir le même niveau de vie. » Pour être alignés, il est indispensable de partager le même rapport à l’argent, tant au niveau des objectifs, de la rémunération que dans la façon de vivre.

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Charlotte de Saintignon