Actu

Pouvoir d’achat : Bruno Le Maire veut que les patrons mettent la main à la pâte

Mettre en place une prime Macron, augmenter les salaires, prendre des engagements de filières… Bruno Le Maire demande aux entreprises de participer à la protection du pouvoir d’achat des Français, nouvelle priorité de Bercy.

Pouvoir d’achat : Bruno Le Maire veut que les patrons mettent la main à la pâte
Le ministre de l'économie, Bruno Le Maire, aimerait que le patronat protège le pouvoir d'achat des Français, « que ce soit par la prime Macron, par les salaires, ou par des engagements de filière ». © Eric PIERMONT / AFP

« Je veux être clair, chacun doit participer au combat contre l’inflation ». Le ministre tout juste reconduit à l’économie, Bruno Le Maire, a profité samedi dernier de la passation de pouvoirs entre Olivier Dussopt et Gabriel Attal au poste de ministre chargé des comptes publics, pour annoncer la couleur des cinq années à venir. La priorité ? « La protection des Français contre l’inflation ».

Le ministre reçoit dès aujourd’hui « les acteurs économiques pour étudier avec eux comment ils peuvent participer à la protection des Français contre la hausse des prix, que ce soit par la prime Macron, par les salaires, ou par des engagements de filière », a-t-il annoncé.

Une consultation expresse : le projet de loi sur le pouvoir d’achat du nouvel exécutif, dirigée par la Première ministre, Elisabeth Borne, serait adopté en conseil des ministres avant les prochaines élections législatives, a indiqué ce jour la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire.

NetPME Premium
Passez à l’action :

NetPME Premium

« Pas de hausse de salaires uniforme »

Si l’objectif du projet de loi est d’abord d’ « aider tous les français à réduire leurs dépenses contraintes » en agissant sur les prix (bouclier tarifaire, « chèque alimentation », nouvelle ristourne sur le carburant plus généreuse et plus ciblée, etc.), il est aussi celui « d’augmenter les revenus de tous les français ». Or, « le gouvernement n’a pas le pouvoir direct d’augmenter les salaires des français en appuyant sur un bouton », comme l’a ironisé la porte-parole devant la presse.

« Le gouvernement n’a pas le pouvoir direct d’augmenter les salaires des français en appuyant sur un bouton »

« Il n’y aura pas de hausse de salaires uniforme, a déjà prévenu François Asselin, président de la CPME, ce lundi au micro de Franceinfo. Vous aurez autant de situations que d’entreprises différentes. Lorsque vous êtes sur un modèle économique florissant, que vous avez de la marge, vous pouvez partager la valeur de façon bien plus aisée que lorsque vous êtes sur un marché où vous n’avez quasiment pas de marge. »

Une marge érodée par la forte demande en compétence et les difficultés d’approvisionnement. « Beaucoup d’entreprises ont fait des augmentations individuelles pour éviter que leur effectif ne parte à la concurrence […] ou pour recruter, a-t-il poursuivi. Maintenant on subit cette inflation, les entreprises comme leurs salariés ont la même pression. Nous voyons flamber nos prix d’approvisionnement en matières premières [et] lorsque nous ne pouvons pas répercuter [cette hausse] sur les prix de vente, cela devient compliqué. »

Lire aussi Un dirigeant de TPE/PME sur deux prévoit d’augmenter les salaires cette année

Incitation à la nouvelle Prime Macron

À côté de cette hausse de salaires pour le moins sensible, le gouvernement entend inciter les entreprises à améliorer la rémunération de leurs salariés via la nouvelle Prime Macron, a indiqué Olivia Grégoire. « Les salariés du secteur privé bénéficieront du triplement pérenne du plafond de la prime Macron sans impôts, ni charges », annonçait son prédécesseur, Gabriel Attal, le 11 mai dernier.

« Lorsque la prime PEPA a été mise en place, environ 50 % des TPE/PME ont versé cette prime à leurs salariés »

Une solution préférée par la majorité des petits patrons. « Lorsque la prime PEPA [prime exceptionnelle de pouvoir d’achat] a été mise en place, environ 50 % des TPE/PME ont versé cette prime à leurs salariés », comme l’a rappelé François Asselin qui souhaite toutefois « étaler cette prime sur plusieurs mois » pour permettre aux entreprises « qui n’ont pas à l’instant T la trésorerie pour la verser » de pouvoir actionner le levier.

Autres mesures annoncées pour protéger le pouvoir d’achat : l’augmentation des petites retraites à hauteur de l’inflation et une nouvelle baisse de cotisations pour les indépendants. « Vous le comprendrez, le gouvernement est là pour agir vite », a lancé la porte-parole. Ce nouvel exécutif se veut « efficace » et présente une « nouvelle méthode », celle « d’associer plus et plus souvent », a-t-elle fait savoir. Du déjà-vu, semble-t-il, pour Bruno le Maire. « Je resterai fidèle à la méthode qui a toujours été la mienne ici : le dialogue permanent avec tous les acteurs économiques de la Nation », a-t-il déclaré samedi dernier.

Lire aussi La guerre en Ukraine met à mal nombre de PME

Matthieu Barry

Laisser un commentaire

Suivant