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Pouvoir d’achat : la CPME propose des alternatives à l’augmentation des salaires

Heures supplémentaires, prime Macron, crédit d’impôt… Face à l’inflation, la CPME propose un « pack » de mesures pour protéger le pouvoir d’achat des français, tout en limitant la casse côté entreprises.

Pouvoir d’achat : la CPME propose des alternatives à l’augmentation des salaires
En pleine élaboration du projet de loi sur le pouvoir d'achat, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) dégaine une série de mesures anti-inflation, sans vider le porte-monnaie des petits patrons. © Getty Images

Sommés par Bercy de faire un geste pour le pouvoir d’achat, les représentants des petites et moyennes entreprises ont communiqué le 7 juin dernier un package de mesures anti-inflation, sans augmentation de salaires. « Les entreprises qui le peuvent n’ont pas attendu de quelconques injonctions pour augmenter les salaires ou distribuer des primes, explique la CPME. Mais pour des raisons conjoncturelles ou structurelles, toutes ne sont pas en capacité de le faire. Il existe d’autres moyens d’augmenter le pouvoir d’achat. » Des pistes à l’attention de l’exécutif qui travaille son projet de loi sur le pouvoir d’achat.

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Recourir aux heures supplémentaires

Première mesure à mettre en place : généraliser la défiscalisation des heures supplémentaires pour toutes les entreprises et plafonner le montant des charges patronales. « Concrètement, au-delà de la 35ème heure, un salarié serait payé 25 % de plus mais les charges patronales n’augmenteraient pas », précise la CPME.

Une alternative jugée plus adaptée que l’augmentation des salaires, ou leur indexation sur l’inflation, à l’instar du Smic. « S’engager dans une forme d’indexation automatique des salaires sur l’inflation serait une erreur fondamentale, estime l’organisation patronale. Il serait alors quasiment impossible de sortir de la spirale inflationniste préjudiciable à tous. »

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Améliorer le partage de la valeur

Au dividende salarié, la CPME préfère la simplification des dispositifs d’épargne salariale. Pour booster la participation, l’organisation patronale souhaite consacrer une nouvelle formule « directement calculée à partir du résultat ». Le calcul de la Réserve Spéciale de Participation (RSP) actuel étant d’une « extrême complexité » et ne permettant pas « de faire aisément le lien entre les résultats de l’entreprise et les sommes effectivement versées ».

Du côté de l’intéressement, la CPME propose d’intégrer des critères individuels permettant de sélectionner les salariés bénéficiaires. Aujourd’hui, l’intéressement profite indifféremment à tous les salariés. Elle souhaite également que le versement de la fameuse prime Macron soit étalé dans le temps. « Le versement ne peut se faire qu’en une seule fois, sans tenir compte de la trésorerie des entreprises », regrette-elle.

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Créer un crédit d’impôt

La CPME propose enfin de transformer la déduction d’impôt sur le revenu des frais professionnels en crédit d’impôt « restituable mensuellement sur le modèle du crédit d’impôt pour le particulier employeur ». Objectif : permettre aux salariés non assujettis à l’impôt sur le revenu (IR) d’en tirer bénéfice.

Concernant les prix des carburants, la CPME ne raffole pas du chèque carburant sans charges ni impôts, défendu par le Medef. « Beaucoup d’entreprises, notamment parmi les plus petites, n’auraient pas les moyens de [le] mettre en place », assure l’organisation qui appelle à une nouvelle révision du barème kilométrique.

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Matthieu Barry

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