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TPE/PME : 10 000 diagnostics numériques, un label pour les grandes marketplaces

Les 10 000 diagnostics gratuits réalisés par CCI France et CMA France promis par le plan de numérisation sont prêts. Un label pour les grandes marketplaces va voir le jour au 1er semestre 2021.

TPE/PME : 10 000 diagnostics numériques, un label pour les grandes marketplaces
« Avec France Relance et les mesures dédiées à la numérisation des TPE et des PME, nous avons un objectif ambitieux : numériser 1 million d’entreprises à fin 2021, a rappelé le ministre chargé des PME, Alain Griset, dans son communiqué du 4 décembre. © Adobe Stock

Le ministre chargé des PME, Alain Griset, a annoncé la semaine dernière le lancement des diagnostics numériques gratuits prévus pour les TPE/PME et celui d’un label pour les places de marchés « vertueuses ». Une double bonne nouvelle pour les petites entreprises qui souhaitent faire du numérique une opportunité.

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« Un premier pas essentiel »

« Avec France Relance et les mesures dédiées à la numérisation des TPE et des PME, nous avons un objectif ambitieux : numériser 1 million d’entreprises à fin 2021, a rappelé le ministre dans son communiqué du 4 décembre. Le lancement de ce diagnostic numérique est un premier pas essentiel. » Les 10 000 diagnostics de maturité digitale proposés par les CCI et le réseau des CMA ouvrent la porte à un accompagnement complet : recommandations, formations, programmes d’actions individualisés, etc. Les CCI s’appuient sur leur outil national Digipilote, une solution dédiée exclusivement au management des projets de transformation de l’entreprise. La premier pas des CMA repose sur un autodiagnostic numérique en ligne mis en place le 3 novembre, réalisable en 10 minutes.

Les plans d’action proposés par les conseillers consulaires seront réalisés en présentiel ou à distance. Ils aborderont l’ensemble des thématiques liées au numérique (visibilité en ligne, marketing digital, vente en ligne, ressources internes, sécurité et RGPD, etc.). Les TPE/PME intéressées sont invitées à en faire la demande auprès des chambres consulaires de leur territoire (cf. annuaire des réseaux des CMA, annuaire des CCI de France).

Parallèlement, les TPE/PME sont invitées à se référencer sur les nombreuses plateformes locales mises en place ces derniers mois (cf. les initiatives locales des CCI), dont la plateforme éphémère « Ma place de Noël » opérationnelle jusqu’au 31 décembre. Le site « clique mon commerce » mis en ligne le mois dernier permet d’accéder à plus de 40 offres numériques labellisées, à moindre coût. Il permet également de rejoindre une place de marché en ligne mettant en avant les commerces de proximité. Pour rappel, le chèque numérique de 500 € pour les TPE/PME fermées administrativement est prévu pour janvier 2021.

Lire aussi TPE/PME : les 4 mesures du plan de numérisation

Après la charte e-commerce, le label

Nouvelle étape pour l’encadrement des relations commerciales entre les grandes marketplaces et leurs clientes TPE/PME. Alain Griset a annoncé le 7 décembre la création d’un label « qui reconnaitra la prise d’un certain nombre d’engagements ambitieux de la part des plateformes concernées, non seulement en matière de loyauté et de transparence à l’égard de leurs partenaires commerciaux, mais également de protection des consommateurs, de responsabilité sociétale, environnementale ou encore de fiscalité ». De quoi limiter les pratiques abusives, sans passer par la loi. Les critères et les conditions d’obtention seront présentés au 1er trimestre 2021.

Ce label s’inscrit en droite ligne des actions gouvernementales menées depuis quelques années contre les effets de bords de la relation peu transparente et déséquilibrée qu’entretiennent les mastodontes du e-commerce avec les petits commerçants. En 2018, Mounir Mahjoubi, alors secrétaire d’Etat chargé du numérique, avait créé un espace en ligne pour recueillir les témoignages des PME. Laquelle a mis en lumière les difficultés rencontrées dont certains déférencements « sauvages ». En mars 2019, neuf marketplace ont signé la « Charte des acteurs du e-commerce » pour une relation saine, simple et transparente. Les signataires se sont notamment engagés à rendre les documents contractuels compréhensibles, à faciliter l’accès aux conditions de vente, à garantir le maintien du dialogue et à ré-référencer « dans les meilleurs délais » les TPE/PME injustement déréférencées.

Un contrôle plus objectif des engagements pris sera effectué grâce à la loi du 3 décembre portant diverses dispositions d’adaptation au droit de l’Union européenne. Ce règlement européen dit platform to business permet notamment à la DGCCRF d’accompagner son injonction de faire cesser une pratique illicite d’une astreinte journalière (pouvant être rendue public) dont le montant est limité à 0,1 % du CA mondial HT réalisé au cours du dernier exercice clos.

Amazon entre dans les rangs

L’absence de la firme américaine l’année dernière dans la liste des signataires de la charte faisait jaser les commentateurs, au même titre que celle, dans une moindre mesure, du géant chinois Alibaba. Une question de temps à l’époque pour Mounir Mahjoubi, certain qu’ils signeront.

Un an et des poussières plus tard, le mastodonte du e-commerce entre dans les rangs, accompagné par LDLC, Backmarket et Certideal. Boulanger, Cdiscount, Conforama, Ebay, Fnac Darty, La Redoute, Le Bon Coin, Mano Mano et Rakuten sont également rejoints par deux French Tech françaises : Next40 et FT120. Alibaba ne devrait pas tarder.

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Matthieu Barry

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